La Comédie Française, l’Institut national de l’audiovisuel, et Frémeaux & Associés présentent
Le Tour du monde en 80 jours
Pièce de théâtre sonore d’après Jules Verne, créée par la Société des comédiens français avec Jean Debucourt, Michel Galabru, Robert Hirsch, Jean Piat, Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle...
Jules VERNE, Le Tour du monde en 80 jours
Jules Verne est né à Nantes en 1828. Fils obéissant, il fait ses études de droit à la demande de son père, mais, très tôt, il veut devenir écrivain. Pendant une dizaine d’années, il écrit pour le théâtre ; puis il rencontre Pierre-Jules Hetzel et cet éditeur va publier sa première histoire : Cinq semaines en ballon, un succès triomphal. C’est le début d’une longue collaboration. Qui ne connaît la couverture rouge et or de l’édition Hetzel et ne se souvient de certaines de ses illustrations ? Jules Verne, travailleur acharné, écrit tout au long de sa vie, surtout des romans, ses célèbres Voyages extraordinaires. Il s’installe à Amiens où il exerce avec beaucoup de sérieux des fonctions municipales. Il y meurt en 1905. Il n’était pas le grand scientifique que l’on pourrait imaginer. Il n’avait rien d’un aventurier ou d’un baroudeur. Mais il était fasciné par la mer et a eu des bateaux. Il l’a d’ailleurs dit : “je ne puis voir un navire sans que mon être s’embarque à bord”. Le progrès technique le passionnait. Il adorait observer une belle locomotive en train de fonctionner ou une belle machine à vapeur dans une usine. Il n’avait pas fait d’études scientifiques mais il demandait conseil autour de lui, lisait des revues, prenait de nombreuses notes, faisait vérifier ses calculs. Jules Verne est un nom qui a fait rêver, fait rêver et fera rêver des générations d’enfants, d’adolescents et d’adultes. C’est un véritable visionnaire. Ses héros, parce qu’ils sont courageux, se donnent les moyens de réaliser des rêves insensés. Tout devient possible. Quelle ouverture sur l’imaginaire ! Vois ces exemples récents comme preuves que la popularité de Jules Verne ne s’est jamais démentie : Le premier sous-marin nucléaire américain fut baptisé le Nautilus. Jules Verne est le nom d’un des cratères de la Lune. Il y a un TGV reliant Nantes à Amiens qui s’appelle Jules Verne. Jean-Pierre Haigneré avait dans ses bagages De la Terre à la Lune quand il a passé 186 jours dans l’espace en 1999. Le record du Tour du Monde à la voile en équipage s’appelle le Trophée Jules Verne. Je te dis Jules Verne et tes yeux s’écarquillent, ton imagination se met à galoper. Aussitôt, tu es le Docteur Samuel Fergusson dans son ballon “Le Victoria” dans Cinq Semaines en ballon. Tu es Robert dans Les Enfants du Capitaine Grant quand ce jeune garçon est enlevé par un condor dans la Cordillère des Andes. Là-haut dans les airs, l’oiseau le tient fermement dans ses serres. Tu es le capitaine Némo dans Vingt mille lieux sous les mers, dans son Nautilus, face à la pieuvre géante. Tu es aussi le professeur Aronnax quand il découvre la ville détruite et ses vestiges – et que le capitaine Némo écrit sur un roc ce seul mot : ATLANTIDE.
Tu es Pencroff le marin dans L’Île mystérieuse désespéré de voir mourir d’une forte fièvre Harbert le jeune orphelin qu’il aime comme son fils et découvrant sur la table de nuit une petite boîte dont le couvercle porte les mots “Sulfate de quinine”. Grâce à ce mystérieux sauveteur, Harbert entre en convalescence. Tu es le Russe Michel Strogoff, prisonnier des Tartares, quand le chef lui dit : “Regarde de tous tes yeux, regarde ! Dans un instant tes yeux seront à jamais fermés à la lumière !”. L’exécuteur va lui passer devant les yeux son sabre chauffé à blanc. Mais devant le cri de désespoir de sa mère, prisonnière également, Michel Strogoff ne peut retenir ses larmes. Elles lui sauvent la vue. Tu es Michel Ardan dans De la Terre à la Lune. Tu es un des explorateurs du Voyage au centre de la Terre. Allons-nous nous arrêter là ? Jules Verne a écrit plus de soixante romans ! J’ai gardé pour la fin un de mes préférés : Le Tour du monde en quatre-vingt jours. Avec ce disque, tu vas être Phileas Fogg et son pari fou de faire le tour du monde en 80 jours. En 80 jours… tu penses que c’est facile. Bruno Peyron ne vient-il pas de faire le tour du monde à la voile en 50 jours, 16 heures, 20 minutes et 4 secondes ? Steve Fossett ne vient-il pas de faire le tour du monde en 67 heures en avion sans escale ? Mais Phileas Fogg entreprend sa folle aventure au XIXe siècle, en 1872 exactement. A cette époque-là, entreprendre un si long voyage comportait de grands risques. On n’allait pas en ligne droite ; les moyens de locomotion vous faisaient faire de grands détours. Il fallait traverser de vastes pays, des océans. Par exemple, on comptait vingt-et-un jours pour traverser le Pacifique. Une tempête pouvait retarder un bateau, un train pouvait dérailler, des bandits pouvaient vous attaquer, que sais-je encore ? Mais c’est sans hésitation, sans marquer aucune émotion que Phileas Fogg parie un jour avec les membres de son club londonien la somme énorme de vingt-mille livres. Il fera le tour de la terre en quatre-vingt jours, soit dix-neuf cent vingt heures ou cent quinze mille deux cent minutes. Admire sa précision. Et le soir même, il part, accompagné de Passepartout son domestique français. Or quelques jours auparavant la somme colossale de 55000 livres a été dérobée à la Banque d’Angleterre et l’auteur du vol est activement recherché. Le détective Fix, inspecteur de police anglais, est persuadé que Phileas Fogg est le voleur et il va se trouver obligé de le suivre, avec obstination, autour du monde afin de l’arrêter sur le sol anglais. Nous les suivons donc, en train, en bateau, souvent retardés comme cela était prévisible, obligés de prendre les moyens de transport les plus surprenants. Un jour en Inde, Phileas Fogg se retrouve à dos d’éléphant parce que son train stoppe en pleine forêt et ne peut poursuivre faute de voie ; les travaux du chemin de fer s’arrêtaient là. Plus tard, lors de la traversée de l’Amérique du Nord, un troupeau de dix à douze mille bisons traverse les rails et le train doit s’arrêter et attendre trois grandes heures. Quelques jours après, ce train se lance à une vitesse effroyable sur un pont prêt à s’écrouler. Puis, naviguant sur l’Atlantique, Phileas Fogg se rend compte qu’il arrivera trop tard à Liverpool en Angleterre car le charbon commence à manquer. Il décide que du bois le remplacera et déclare froidement au capitaine qu’il faut brûler son navire.