Raúl décide de gagner la France, où il débarque en 1987, “sans papiers”. Et là, il réalise “comme un coup sur le nez” qu’il n’entre dans aucune classification. Il est Argentin, mais ne joue pas le tango, ni du bandonéon. “Etes-vous Indien ? demande quelqu’un dans l’assistance. Je me suis regardé dans la glace, et tout à coup je me suis rendu compte. A la maison on ne parlait jamais de ça.” Barboza se découvre une nouvelle liberté ; soudain, tout est permis, " ces musiques que là-bas je pensais ne pas pouvoir jouer à cause du racisme interne ». Les autres accordéonistes lui ont fait une place - les Galliano, Azzola, Daniel Colin, Jo Privat - et l’académie Charles-Cros lui décerne un prix. Partagé aussitôt avec les amis musiciens de Buenos Aires, « ceux qu’on laisse dans l’ombre, qui, comme moi, ont été repoussés. Comme Gardel, j’aime « donner la fleur à la fille moins jolie » Raul Barboza.” Hélène Lee - Libération
Ce disque produit par Raul Barboza en Argentine consacre sa rencontre avec le grand guitariste Juanjo Dominguez. Patrick Frémeaux
Misionerita • La cau • Che rubicha • Bienvenido • Valsa de la abuela Isabel • Amors verdader • Carrero cachapecero • Melodia larga n° 2 • Que nadie sapa mi sufrir • Chamarrita de los pobres • Granja san antonio • A mi amor lejano • Valsa para Patrick • Improvisacion sobre malambo • Candombera • Pajaro chogui.
Raul Barboza first sets foot in France in 1987 with no papers. And there he realises that he can't classify himself in any musical genre. He's from Argentina, but doesn't play tango or bandoneon. "Are you Indian? askes someone in the assistance. I looked at myself in the mirror and all of a sudden I realised. At home we never talked about this." Barboza discovers towards himself a new kind of freedom, everything is allowed, first of all "the music that I thought I couldn't play over there because of internal racism". The other accordionists gave him a place : the Galliano's, Azzola, Daniel Colin, Jo Privat and the prestigious academy of Charles-Cros gave him a prize. Shared as soon as possible with his musician friends from Buenos Aires "the ones we leave in the shadow, who, just like me, were pulled back. Like Gardel, I like "to give the flower to the unprettiest girl".
Droits : Frémeaux & Associés - Groupe Frémeaux Colombini SAS en accord avec Raul Barboza et le catalogue Label La Lichère cédé à Frémeaux & Associés. Management : Denis Leblond - Tempo Spectacle.
Liste des articles de presse consacrés à ce CD :
- "Raul Barboza - Juanjo Dominguez" par Libération “Un jour quelqu’un m’a dit : «Fais une seule note, mais bien habillée, car si on fait trop de notes, on ne peut pas toutes les habiller».” Main appuyée sur le clavier, coups de vent du soufflet, envol d’une gamme, l’Argentin Raúl Barboza enveloppe d’atmosphères délicates les sautillements de son chamamé : «De la musique moderne; paraît-il, mais je faisais ça quand j’avais 20 ans, il y a... bien des années!» Je suis du Nord-Est, mon territoire c’est la forêt, le fleuve, le chant des oiseaux, les pythons et les anacondas, et cela se reflète dans ma musique. Raúl décide de gagner la France, où il débarque en 1987, «sans papiers». Et là, il réalise «comme un coup sur le nez» qu’il n’entre dans aucune classification. Il est argentin, mais ne joue pas le tango, ni du bandonéon. “«Etes-vous indien? demande quelqu’un dans l’assistance. Je me suis regardé dans la glace, et tout à coup je me suis rendu compte. A la maison on ne parlait jamais de ça.» Barboza se découvre une nouvelle liberté; soudain, tout est permis, et d’abord «ces musiques que là-bas je pensais ne pas pouvoir jouer à cause du racisme interne». Les autres accordéonistes lui ont fait une place - les Galliano, Azzola, Daniel Colin, Jo Privat - et l’académie Charles-Cros lui décerne un prix. Partagé aussitôt avec les amis musiciens de Buenos Aires, «ceux qu’on laisse dans l’ombre, qui, comme moi, ont été repoussés. Comme Gardel, j’aime «donner la fleur à la fille moins jolie.” Hélène LEE - LIBÉRATION