« La lecture de Denis Podalydès est une révélation » par Lire

Büchner, Hugo, Molière, Gogol… Rien de plus normal pour un acteur. Mais interpréter Rousseau – qui plus est Le contrat social – quelle idée ! Il nous semble que les textes philosophiques ne pouvaient être lus qu’en silence, qu’ils n’avaient point de ton, excluaient la voix et le rythme, que les lire à haute voix, les jouer, revenait à les réduire à de simples textes littéraires et relevait d’un contresens sur leur nature. « Je veux chercher si dans l’ordre civil il peut y avoir quelque règle d’administration légitime et sûre, en prenant les hommes tels qu’ils sont, et les lois telles qu’elles peuvent être. » La lecture de Denis Podalydès est une révélation. Elle nous donne le sentiment d’être assis près de l’écrivain, un peu en retrait, et d’assister discrètement à la naissance d’une pensée, ou plus exactement à l’émergence d’un monde. « Avec Voltaire, disait Goethe, c’est un monde ancien qui finit, avec Rousseau c’est un monde nouveau qui commence. »
J.S. – LIRE