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Les plus beaux chants des Passereaux d’Europe

Ce coffret est consacré aux plus beaux chants des petits Passereaux que j’ai enregistrés lors de mes nombreuses expéditions en Europe, entre 1960 et 1980.

Ces chants vous feront découvrir une variété incroyable de mélodies, de rythmes, et de timbres.

Pour nous, c’est une musique ; pour le mâle chanteur, c’est à la fois un acte de présence virile, pour défendre son territoire contre ses rivaux, et en même temps un chant d’amour irrésistible, indispensable pour maintenir le lien du couple.

Dans ce coffret, beaucoup de chants sont très courts, autour d’une minute. Non pas que je les ai raccourcis ! Mais l’oiseau s’est envolé... trop tôt, vers un autre poste de chant.

Il y a aussi des chants continus, comme ceux des l’Alouette des champs, pour lesquels j’ai donné des extraits plus longs. Et puis, les oiseaux font aussi des petites pauses dans leurs chants, mais, comme disait si bien le Pr BUSNEL de l’INRA : « Les silences font partie du chant » ! Je les ai donc laissés, tant qu’ils n’étaient pas trop longs.

J’avais envie de faire un très gros ouvrage, avec 30 ou 50 chants par espèce. Invendable ! Comme j’en parlais avec Patrick FREMEAUX, il m’a demandé si je pouvais faire une version plus raisonnable, un coffret de 3 CD. 

Dans le livret du coffret, je donne pour chaque chant la date et le lieu de la prise de son, ce qui permet de découvrir des accents régionaux, ou de comparer les chants d’espèces très proches. J’ai sélectionné 24 espèces, 8 par CD, dont certaines vous sont sans doute familières. Le temps moyen d’écoute par espèce est de 8’45’’, un temps assez long pour permettre de bien s’imprégner de chaque chant.

En 1956, quand je débutais, certains me trouvaient un peu fou, surtout dans ma famille ! On me disait : « Ornithomélologiste, ce n’est pas un métier ! » Ensuite, l’appellation est devenue « Bioacousticien », cela faisait plus sérieux. Maintenant, le mot à la mode est « Audionaturaliste ». Pourtant, je n’ai pas changé de métier !

J’offre cette sélection « enchantée » à tous les passionnés de chants d’oiseaux, qu’ils soient grands ou petits, amateurs ou pros.

Saint Nolff, le 6 septembre 2022,

Jean C. Roché

Note

En noir - noms français et scientifiques et durée d’écoute de chaque espèce.

En gris - index, lieux et dates d’enregistrement, durée d’écoute de chaque chant.

CD 1 = 70’24’’

1 - Alouette calandre - Melanocorypha calandra - 8’37’’

            1 - Mâle près d’Arta (Grèce) - mai 65 - 2’27’

            2 - Mâle en Andalousie (Espagne) - mai 65 - 2’54’’

            3 - Mâle à Vinon (Provence) - mai 69 - 3’16

2 - Alouette calandrelle - Calandrella brachydactyla - 8’07’’

            4 - Mâles en Crau (Provence) - mai 66 - 5’09’’

            5 - Mâles près de Delphes (Grèce) - mai 65 - 1’28’’

            6 - Males à Vinon (Provence) - mai 70 - 1’30’’        

3 - Alouette des champs - Alauda arvensis - 9’56’’

            7- Mâles à l’Île de Noirmoutier - juillet 69 - 3,52

            8 - Mâles en Haute Provence - juin 82 - 1’41’’

            9 - Mâle en désert de la Crau- juin 83 - 4’23’’

4 - Alouette lulu - Lulula arborea - 9’37’’

            10 - Mâle au Dayet Awa (Maroc) - mars 66 - 2’04’’

            11 - Mâle à Vachères (Haute-Provence) - juin 92 - 2’58’’

            12 - Mâle dans le Luberon (Provence) - juin 81 - 4’35’’

5 - Cochevis huppé - Galerida cristata - 7’30’’

            13 - Mâle à Porto-Lago (Grèce) - mai 65 - 3’45’’

            14 - Mâle à Banyuls (France) - mai 64 - 0’ 33

            15 - Mâle Santiago del Campo (Espagne) - mai 65 - 3’12’’

6 - Etourneau sansonnet - Sturnus vulgaris - 8’16’’

            16 - Mâle en forêt de Citeaux (Bourgogne) - mai 68 - 7’08’’

            17 - Mâle en Finlande du Sud - juin 64 - 1’08’’

7 - Fauvette grisette - Sylvia communis - 8’55’’

            18 - Mâle en Bourgogne - avril 68 - 1’14’’

            19 - Mâles dans les Dombes (France) - avril 95 - 1’21’’

            20 - Mâles à Delphes (Grèce) - avril 65 - 3’31’’

            21 - Mâle en Brenne (France) - mai 87 - 2’49’’

8 - Fauvette des jardins - Sylvia borin - 9’26’’

            22 - Mâle à Montsaxonex (Savoie) - mai 83 - 2’21’’

            23 - Mâles dans les Pyrénées - juin 72 - 1’16’’

            24 - Mâle au plateau d’Albion (Hte-Provence) - juin 86 - 4’49’’

CD 2 = 69’22’’

9 - Fauvette à tête noire - Sylvia atricapilla - 8’33’’

            1 - Mâle à Vienne (Autriche) - mai 66 - 2’35’’

            2 - Mâle ans le Doubs (France) - mai 65 - 2’26’’

            3 - Mâle en ville à Biskra (Algérie) - avril 67 - 3’32’’

10 - Grive draine - Turdus viscivorus - 7’22’’

            4 - Mâle à St Jorioz, Savoie - mai 83 - 3’10’’

            5 - Mâle à Collobrières, Var - mars 70 (chant continu rare) - 0’53’’

            6 - Mâle à Macon, Bourgogne - juin 82 3’19’’

11 - Grive musicienne - Turdus philomelos - 10’29’’

            7 - Mâles en Savoie - mai 83 - 2’00’’

            8 - Mâle en Normandie - juin 89 - 2’59’’

            9 - Mâle à Bristol (Angleterre) - février 64 - 3’02’’

            10 - Mâle à Bristol (Angleterre) - février 64 - 2’28’’

12 - Hypolaïs ictérine - Hippolais icterina - 8’52’’

            11 - Mâle en Finlande du Sud - mai 63 - 2’22’’

            12 - Mâle près de Dôle (Bourgogne) - mai 64 - 0’19’’

            13 - Mâle près de Strasbourg - mai 64 - 6’11’’

13 - Linotte mélodieuse - Carduelis cannabina - 9’24’’

            14 - Mâle à Damiate (Maroc) - mars 66 - 4’27’’

            15 - Mâle à St Quentin - mars 63 - 1’30’’

            16 - Mâle aux Gorges du Verdon - mai 86 - 3’27’’

14 - Loriot d’Europe - Oriolus oriolus - 7’25’’

            17 - Mâles dans le Luberon - mai 83 - 2’04’

            18 - Mâle dans la Dombes - juillet 84 - 1’43’’

            19- Mâle au Lac de Mallemort - mai 83 - 3’38’’

15 - Merle bleu (Monticole bleu) - Monticola solitarius - 9’01’’

            20 - Mâle à Delphes (Grèce) - avril 63 - 1’38’’

            21 - Mâle à Delphes (Grèce) - avril 63 (chant du soi, très rare) - 1’52’’

            22- Mâle, Costa Brava (Espagne) - mai 85 - 1’03’’

            23 - Mâles à Montfrague (Espagne) - juin 86 - 4’28’’

16 - Merle noir - Turdus merula - 8’16’’

            24 - Mâle dans le Lubéron (Hte Provence) - mai 81 - 2’06’’

            25 - Mâle près de Dijon (Bourgogne) - juin 83 (+Loriot) - 3’02’’

            26 - Mâle à Neuchâtel (Suisse) - juin 89 - 3’08’’

CD 3 = 70’44’’

17 - Rossignol philomèle - Luscinia philomelos - 9’39’’

            1 - Mâle à St Martin (Luberon) - mai 88 - 1’44’’

            2 - Mâles à La Capelière (Camargue) - juin 83 - 3’38’’

            3 - Mâle à Valbonne (Savoie) -juillet 64 - 1’47’’

            4 - Mâle à St Martin (Luberon) -mai 68 - 2’30’’

18 - Rougegorge familier - Erithacus rubecula - 9’12’’

            5 - Mâle à St Martin (Luberon) - juillet 83 - 5’01’’

            6 - Mâles à Tournon (Savoie)) - Juin 84 - 1’18’’

            7 - Mâles à Collobrières (Var) - octobre 67 - 2’53’’

19 - Rougequeue front blanc - phoenicurus Phoenicurus - 9’03’’

            8 - Mâle à Serres (Haute Alpes) - avril 65 - 1’50’’

            9 - Mâle à Chanac (Lozère) - avril 63           -2’43’’

            10 - Mâle à Vachères (Haute Provence) - mai 78 - 4’30’’

20 - Rousserolle verderolle - Acrocephalus palustris - 10’41’’

            11 -
Mâle au col du Lautaret (Haute Savoie) - Juillet 84 - 4’30’’

            12 - Mâle à Mens (Trièves) - mai 2005 - 6’11

21 - Tarier des près - Saxicola rubetra - 7’40

            13 - Mâle à Vallouise (Savoie) - juin 83 - 2’02’’

            14 - Mâles à Mont-Saxonnex (Savoie) - mai 83 - 2’21’’

            15 - Mâle (date et mieu inconnus) -2’40’’

            16 - Mâle à Ikenas (Finlande) - juin 68 - 0’37’’

22 - Traquet motteux - Oenanthe oenanthe - 7’33’’

            17 - Mâle à Vallouise (Savoie) - juin 83 - 4’12’’

            18 - Mâle à Saumane (Hte Provence) - mai 78 - 3’21’’

23 - Traquet oreillard - Oenanthe hispanica - 7’43’’

            19 - Mâle à Saumane (Haute Provence) - mai 83 - 3’46’’

            20 - Mâle à Saumane (Haute Provence) - mai 83 - 1’15’’

            21 - Mâle à Banon (Haute Provence) - juin 82 - 0’59’’

            22 - Mâles à Igoumenitsia (Grèce) - avril 65 - 1’43’’

24 - Venturon montagnard - Serinus citrinella - 9’13’’

            23 - Mâle à Puy-St Vincent (Savoie) - juillet 84 - 4’33’’

            24 - Mâle près Porto-Vecchio (Corse) - mai 66 - 1’52’’

            25 - Mâle en foret d’Archaïe (Savoie) - avril 64 - 2’48’’

Saint Nolff, Morbihan, le 14 juillet 2022, Jean C. Roché

CD 4 = 31’

Entretien sur Olivier Messiaen

 1 - La notation des chants d’oiseaux 3’02

 2 - Les conversations intimes avec Olivier Messiaen. Son enseignement musical 3’14

 3. Messiaen ornithologue ? 2’27

 4. Yvonne Loriod et le Festival Messiaen au Pays de la Meije 1’58

 5. La religiosité de Messiaen. Les projets de collaborations 3’29

 6. L’écoute des oiseaux exotiques 3’17

 7. L’oreille absolue de Messiaen 2’47

 8. Les ornithomélologues (audionaturalistes) et l’identification des cris et chants d’oiseaux 2’38

 9. L’oiseau comme maître de musique et de danse pour l’homme 3’34

10. Les trois types d’imitations dans les chants d’oiseaux 5’04

BIOACOUSTIQUE

Guide des sons naturels

Paysage sonore des écosystèmes

Natural sound sceneries

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Pour toute exploitation d’illustration sonore sur CD, DVD, CD-Rom, Télévision, Cinéma, Sites internet,
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Sélection commentée par Jean Roché

CD N° 1

1 - Alouette calandre

La Calandre est une alouette presque aussi grosse qu’un merle, qui aime le soleil

des régions méditerranéennes, de l’Espagne à la Grèce. On la trouve souvent sur les aéroports, comme celui de Nîmes-Garons !

Comme les autres alouettes, elle chante le plus souvent en vol, en plein ciel, et ne se perche jamais sur les arbres.

Son chant est fait de longues phrases, rapides et aigues, souvent grinçantes. Nous n’en percevons qu’une partie, puisque la Calandre émet 300 sons à la seconde, alors que notre oreille, au-delà de 17 sons, perçoit un son continu ! Sa ligne mélodique nous échappe donc, il faudrait écouter son chant au ralenti pour la percevoir.

2 - Alouette calandrelle

Plus petite que sa grande sœur, la Calandrelle a un chant moins puissant, fait de phrases fluides et flutées. Elle commence à chanter au décollage, pendant son ascension, mais ne vole pas très haut.

Elle aime aussi les aéroports des régions méditerranéennes, et se fait très discrète dans la nature. Là où on la rencontre le plus facilement en France, c’est en Crau, seul désert français, à l’Est d’Arles.

3 - Alouette des champs

Toutes les alouettes sont sédentaires et restent avec nous l’hiver. Celle des champs est la plus commune, elle aime aussi bien les pâturages de haute montagne que les champs de blé de la Beauce, ou les étendues sableuses de l’ile d’Oléron.

Elle chante en vol, très haut dans le ciel, lors de grands vols circulaires qui peuvent durer plus d’une demi-heure. Son chant est ultrarapide et très aigu. Nous n’en captons qu’une partie, puisque, comme sa cousine l’Alouette calandre, elle émet 300 sons par seconde !

4 - Alouette lulu

C’est l’alouette que je préfère ! Elle a un chant très doux, fait de phrases sifflées et descendantes, qu’elle émet dans une sorte de danse aérienne.

Elle plane pendant ses courtes phrases de chant, puis remonte rapidement en quelques coups d’ailes, et plane à nouveau en lançant sa phrase suivante.

Elle semble danser dans le ciel l’alternance de ses phrases pendant parfois une demi-heure.

Autre originalité, la Lulu est capable de se percher sur un arbre, elle en en fait souvent un poste de chant.

5 - Cochevis huppé

Le Cochevis huppé était autrefois un oiseau très commun de nos campagnes, comme le Merle noir. Il a maintenant presque totalement disparu, car sa source de nourriture essentielle est le crottin de cheval.

Son chant est fait de longues phrases sifflées, on dirait presque un sifflement humain.

Ces exemples de 5 alouettes illustrent les différences de chants au sein de cette famille de grands virtuoses, présente de l’Europe à l’Asie et dans toute l’Afrique, mais absente d’Amérique du Nord et du Sud.

6 - Etourneau sansonnet

C’est un oiseau très original ! L’hiver, il migre en grandes bandes de plusieurs milliers, voire plusieurs centaines de milliers d’individus, notamment en Tunisie.

Chez nous les bandes hivernales choisissent parfois leurs dortoirs dans les grands arbres des villes, tous les individus arrivent en criant à la fois, c’est un vacarme assourdissant. Le lendemain, les voitures sont recouvertes d’une couche de fiente…

Au printemps, les couples s’isolent pour nicher dans des trous d’arbres, de murs, ou dans des nichoirs, le mâle chante presque toute la journée. Le chant est un mélange de bruits grinçants et de notes pures, et comporte des imitations très réussies de tous les chants d’oiseaux du secteur !

Au siècle dernier, les étourneaux nichant à la gare Montparnasse imitaient parfaitement les bruits des différentes machines à vapeur.

7 - Fauvette grisette

La grisette est assez commune dans nos campagnes, elle aime les haies dans des espaces assez ouverts. Visiteuse d’été, elle nous vient en avril du Sud du Sahara,

et nous quitte fin août.

Elle chante souvent posée, ou dans de courtes parades en vol assez acrobatiques.

Elle monte de quelques mètres, puis redescend en zigzags imprévisibles.

Son débit est rapide, ses phrases énergiques et rugueuses contiennent cependant quelques notes claires.

8 - Fauvette des jardins

La Fauvette des jardins habite rarement nos jardins… il lui faut des grands arbres. Elle préfère les lisières des forêts et les parcs.

Dès son arrivée tardive d’Afrique, fin avril, on entend sa belle voix très forte et musicale, sorte de roulades sonores au rythme endiablé.

On a du mal à l’observer, elle est très discrète, souvent cachée dans le feuillage, en haut des grands arbres.

La famille des fauvettes est présente dans le monde entier, elle compte parmi ses membres quelques uns des plus grands chanteurs.

CD N° 2

9 - Fauvette à tête noire

Très commune dans nos jardins, mais aussi dans les bocages et partout où il y a des arbres. Facile à observer, le mâle a un joli capuchon noir, tandis que celui de la femelle est roux.

Son chant est un des plus agréables à écouter. Les petites phrases claires, aux notes flutées, forment des sortes de ritournelles. Mais chaque chanteur a son propre chant, son répertoire est très varié, si bien qu’on reconnait le chant de la fauvette à tête noire plus à son timbre qu’à sa mélodie.

10 - Grive draine

C’est la plus grosse de nos grives, elle a un vol un peu lourd. Son chant lent, monotone et grave, est surtout très puissant. Pour moi, il dégage une impression de tristesse.

Elle est sédentaire en Europe de l’Ouest où elle est rejointe en hiver par ses sœurs d’Europe du Nord.

La Draine aime les paysages arborés, avec des clairières ou quelques champs.

Cette grive fait partie de la grande famille des Turdidés, meilleurs chanteurs au monde : merles, grives, rossignols, et les fameux cossyphes africains.

11 - Grive musicienne

Comme son nom l’indique, la grive musicienne est une fameuse chanteuse !

Sa voix est très claire, incisive, et ses brefs motifs mélodiques sont variés à l’infini. Elle les répète souvent chaque phrase de chant, 3 ou 4 fois, comme si elle avait du plaisir à s’entendre.

C’est vraiment une grive de forêts, en plaine comme à la montagne, même si elle aime également le boccage.

Dans les Alpes, il n’est pas rare d’en entendre 3 ou 4 à la fois, comme dans les environs d’Annecy. On peut alors constater que chaque mâle a sa propre musique, unique au monde ?

12 - Hypolaïs ictérine

L’Ictérine peuple le Nord Est de la France, et au-delà l’Europe du Nord et Centrale.

C’est un imitateur très doué, appelé pour cette raison « Contrefaisant ».

Son habit, vert dessus et jaune dessous le rend difficile à voir dans la végétation. Les arbres touffus, même isolés, le long des routes ou des cours d’eau, lui conviennent bien.

Son chant continu est fait de courts motifs, empruntés aux oiseaux alentours : mésange, merle, fauvette à tête noire, etc. Il est capable d’imiter jusqu’à une cinquantaine d’espèces. Olivier Messiaen appelait cela un « chant reconstruit à partir des briques sonores de son environnement ».

13 - Linotte mélodieuse

Le mâle de la linotte, avec son beau plastron et sa calotte rouges, est aussi un fameux imitateur. Proche parent du Chardonneret, il fait partie de la grande famille des passereaux granivores à bec conique, pas très célèbres pour leurs chants, sauf, bien sûr, le Serin de cage !

La linotte aime les paysages ouverts, cultivés, et pourra venir nicher jusque contre votre maison.

Sa voix est faible, un peu saccadée, mais parsemée de notes claires qui forment de jolies petites ritournelles. Elle y inclut ça et là des imitations de chants de oiseaux du voisinage.

14 - Loriot d’Europe

Son chant puissant et mélodieux s’entend là où il y a de très grands arbres, comme au bord de l’eau.

Le mâle, jaune vif, est presqu’impossible à voir, sauf en vol, et nous arrive d’Afrique juste au moment où les premières feuilles des grands arbres suffisent à le cacher. Dès le mois d’août, il repart en Afrique.

A la sortie du nid, les jeunes chantent un peu n’importe quoi, un long babil décousu, leur père semble furieux et les poursuit inlassablement en répétant son « tireliou » yodlé, jusqu’à ce qu’ils adoptent son chant.

La leçon semble porter ses fruits, puisque l’année suivante, les jeunes reviennent là où ils sont nés, ayant adopté définitivement le chant paternel.

15 - Merle bleu

On l’appelle maintenant « Monticole bleu ». ll y a quatre merles en Europe : le bleu, le noir, le merle à plastron et le merle de roches, tous de bons chanteurs.

Le Merle bleu vit dans le pourtour méditerranéen, surtout en bord de mer.

Il aime chanter, posé sur éperon rocheux, ou en planant dans l’air ascendant de la falaise.

Lorsqu’il est perché, son chant est calme, fait de belles phrases sifflées.

En vol plané, souvent spectaculaire, son chant devient rapide, incohérent, et se remplit de notes grinçantes ; il semble danser son chant.

16 - Merle noir

Tout le monde connaît le mâle, avec son bel habit noir, et son bec jaune vif, qui vient se nourrir sur les pelouses de nos jardins. Sa femelle est brun foncé. Sédentaire, il habite au voisinage de l’homme, en ville ou dans les zones cultivées, près des fermes, et même dans les quartiers industriels.

Il chante posé calmement, en haut des toitures, sur les antennes de télé, ou au sommet d’un grand arbre, toujours dans une position dominante. On peut souvent en entendre deux ou trois à la fois, qui semblent se répondre.

Le chant est fluté, assez grave, fait de phrases mélodieuses, et en écoutant bien, on s’aperçoit que chaque merle à son propre chant.

CD N° 3

17 - Rossignol philomèle

Il nous arrive d’Afrique en avril, et se met à chanter presque nuit et jour jusque sous nos fenêtres. Pourtant, on ne le voit jamais, il reste caché dans les buissons, où sa femelle bâtira un nid douillet.

Son chant comporte 20 à 30 strophes de quelques secondes, qu’il répète pendant de très longs moments, mais dans un ordre aléatoire - jamais la même phrase deux fois de suite - si bien qu’on a l’impression d’un chant très varié !

En Europe du Nord et de l’Est, et déjà en Allemagne, il est remplacé par son cousin le Rossignol progné, un peu plus grand, à la voix encore plus profonde.

Il devient silencieux fin juillet, et repart alors en Afrique.

18 - Rougegorge familier

Sédentaire, le Rougegorge niche dans les forêts fraîches et les endroits boisés ; en hiver, il descend souvent vers le sud, comme dans les jardins de Provence. Très familier, si quelqu’un bêche la terre, il se tendra tout près et viendra cueillir vivement le moindre ver de terre découvert par la bêche.

Le chant est aigu, assez décousu, fait de petites phrases incertaines, avec notes pures ou grinçantes.

L’hiver, par beau temps, il aime chanter au moment du coucher de soleil.

19 - Rougequeue front blanc

Familier de nos maisons, où il aime nicher sous un auvent ou dans un trou de mur, comme son cousin le Rougequeue noir. Il peut aussi construire son nid en forêt, dans un trou d’arbre.

Son chant est fait de phrases courtes, joliment sifflées, mélancolique. Il répète souvent une note à la fin de ses phrases.

Il n’est pas rare de le voir à terre, où il se nourrit d’insectes. Il se tient bien droit, hochant souvent de la queue, d’où son second nom de hochequeue, montrant qu’elle est d’un roux vif en dessous. Sa tête, presqu’entièrement noire, porte un bandeau blanc juste au-dessus des yeux.

20 - Rousserolle verderolle

Les rousserolles font partie de la grande famille des fauvettes aquatiques qui habitent dans les roselières des étangs et des lacs. La verderolle est une championne du chant incontestée !

Elle pratique un chant continu, très rapide, tout en circulant vivement dans la végétation, et en imitant les oiseaux alentours, construisant son chant à partir des briques sonores empruntées à ses voisins, comme disait olivier Messiaen.

Migratrice, la verderolle s’installe au printemps dans les Alpes, jusqu’à 2000 mètres, dans les bouquets de saules, comme au Col du Lautaret.

21 - Tarier des prés

Le Tarier des prés fait partie de la grande famille des traquets, ou petits turdidés. Il vient d’Afrique pour nicher dans les prés humides, de plaine comme d’altitude.

Il reste toujours près du sol, chantant posé sur des plantes hautes, ou, au maximum de hauteur, sur les fils téléphoniques.

Son chant est une série de strophes régulières, aux sonorités variées. Tons clairs, mélodieux, mélangés avec quelques notes grinçantes, et quelques roulades.

C’est un des rares passereaux qui chante aussi la nuit, par temps clair.

22 - Traquet motteux

Le motteux adore les étendues de cailloux avec un peu d’herbes, les tas de pierres, les éboulis et les carrières, jusqu’en haute montagne.

Dès qu’il arrive au printemps, il se met à lancer son chant fait de phrases explosives, perché sur un bloc ou lors de vols rapides et acrobatiques, au ras du sol.

Il est particulièrement excité au lever du jour. Son chant est fait d’exclamations aigues et de ritournelles précipitées au son métallique.

23 - Traquet oreillard

Très proche du motteux, l’oreillard est un oiseau qui aime le soleil méditerranéen. En France, on le trouve surtout dans le désert de la Crau, voisin d’Arles, ou dans les Pyrénées orientales, aux environs de Banyuls. Il est omniprésent en Grèce et en Espagne.

Son chant est un bref gazouillis, assez sec, explosif, souvent émis dès la fin de la nuit.

Lorsque plusieurs mâles chantent à la fois au pied d’une falaise, où il y a un fort écho, comme à Delphes, c’est un spectacle sonore étonnant.

24 - Venturon montagnard

Le Venturon montagnard, comme le dit son nom, est un habitant des forêts de montagne, entre 700 et 2000 mètres d’altitude.

C’est un fringillidé, cette grande famille de passereaux à bec conique, qui leur permet de décortiquer les graines.

Il est sédentaire, comme ses cousins le Pinson des arbres, le chardonneret ou la Linotte mélodieuse.

Son chant ultrarapide est fait de notes grinçantes, claires, vibrantes, ou de trilles. Localement, il est mis en cage pour son chant, comme le Bouvreuil ou le Tarin des aulnes.

Saint Nolff, le 21 septembre 2022
Jean Roché