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Sacha Distel     CHANSONS

Scoubidou, Personnalités, Mon beau chapeau…       1957-1962

Après ses débuts remarqués dans le jazz, Alexandre « Sacha » Distel, neveu du célèbre chef d’orchestre Ray Ventura, s’oriente vers la chanson. Son charme et sa voix séduisent rapidement le public. En 1958, son tube « Scoubidou » le propulse au sommet des charts. De 1959 à 1962, Distel enchaîne les succès. Il remporte le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros en 1959, chante avec Maurice Chevalier, compose pour le grand écran et devient une icône de la chanson française, alliant talent musical et élégance naturelle.    Patrick FRÉMEAUX

CD1 (1957-1959)

SACHA DISTEL CHANTE

 1 Tout bas (Speak low) 4’01

 2 Cheveux dans le vent           2’23

 3 Quand j’y pense       2’57

 4 La fin d’un roman d’amour  3’10

 5 Ma chérie si jolie (Tammy)  2’30

 6 Maladie d’amour     1’50

 7 Insensiblement        2’37

 8 Fascination  2’30

 9 Rose d’or    2’47

10 Le tour du monde (Around the world)           2’20

11 Quand tu viens chez moi... Mon cœur           2’12

12 Quelque chose en toi 2’06

13 L’étang       2’41

14 Tiens ! Tiens ! Tiens !           2’08

15 Un amour comme le nôtre    2’37

16 Que reste-t-il de nos amours ?          3’15

17 Parlez-moi d’amour 2’32

18 Si petite O mon amour         2’27

19 Garde ça pour toi (Catch a falling star)          2’13

20 Le mur        2’33

21 Là, près de la fenêtre (In the wee small hours)           3’14

22 Dors mon amour      2’24

23 Brigitte       2’20

24 À jamais     3’04

25 Bonjour chérie         2’44

BANDE ORIGINALE
DU FILM GIGI

26 C’est la barbe (avec Maurice Chevalier)       2’20

27 Tout ça n’est pas pour moi    2’55

28 Ceux qui inventèrent le champagne(avec Marie France « Gigi » et Jane Marken)        1’53

29 Gigi 6’08

CD2 (1959-1961)

SACHA DISTEL EN PERSONNE

 1 Scoubidou – Pommes et poires         3’02

 2 Oh ! Quelle nuit (Lonesome me)      2’30

 3 Quand on s’est connu           2’40

 4 Ce serait dommage... (Impatient lover)         2’10

 5 Oui, oui, oui, oui (Grand prix de la chanson R.T.F. 1959)       2’28

 6 Dis ! O dis ! (Everybody loves a lover)         2’29

 7 Et que ça dure         2’26

 8 Je n’avais pas compris         2’58

COQ D’OR
DE LA CHANSON 1959

 9 Sophie        2’32

SACHA DISTEL N°2

10 Mon beau chapeau   3’26

11 Là, près de la fenêtre (In the wee small hours)           3’10

12 Les célibataires        2’47

13 Ouah ! Ouah ! Ouah ! Ouah !            2’54

14 Personnalités – Elle a le... Elle a la... Elle a les...        2’46

15 Dites à l’orchestre (La... La... La...)   2’22

16 Monsieur l’baron     2’50

17 Tout ça devait arriver (Everything happens to me)     3’22

18 Drôle de rêve (The preacher)            2’30

19 Allez ! Va ! (My Heart Is An Open Book)     2’17

SACHA DISTEL N°3

20 Madam’ Madam’     2’36

21 Calin calinette         2’50

22 Les cariocas, elles sont si belles les cariocas  2’26

23 Oui, devant Dieu (La Novia)            3’12

24 Le Boogie du bébé (Baby sittin’ boogie)       2’06

25 On dit, on dit, on dit 2’47

26 Ça c’est du poulet    2’21

27 À cause de toi (I don’t know why)    3’10

28 Bye bye baby (Bye bye blackbird)    3’06

29 Trois fois la France  2’05

CD3 (1961-1962)

 1 Oui et non   3’51

 2 C’est tout, c’est tout (That’s all)        2’19

 3 Caterina      2’09

 4 C’était plus fort que tout (I can’t stop loving you)      2’50

 5 J’ai un rendez-vous (I wanna thank you)       2’34

 6 Sans toi       2’59

 7 Que c’est bon (Welcome home to my heart) 2’38

 8 Chanson sur une seule note (Samba de uma nota so)  1’54

 9 Guitare et copains (A steel guitar and a glass of wine) 2’05

10 Dis-moi barman       3’01

11 Les filles... Moi j’aime ça     2’35

12 Bon vent ma jolie    2’58

13 Paillasse      2’34

14 Rien dans la nuit      3’32

SACHA BOSSA NOVA

15 Eso beso     2’13

16 Desafinado  1’52

17 Viens danser la bossa nova (Ting toung)       2’23

18 Loin de toi (Recado)            3’02

EVERYBODY LOVES THE LOVER

19 Let me love you       3’52

20 Why don’t we do this more often      2’59

21 My heart stood still  2’57

22 Once in every lifetime          2’26

23 I’m in the mood for love      3’17

24 Speak to me of love 2’08

25 The lover    2’38

26 It’s been a long, long time    2’31

27 Everybody loves a lover       2’03

28 You do something to me       1’50

29 I can’t give you anything but love     2’57

30 Almost like being in love     1’53

SACHA DISTEL

CHANSONS 1957-1962

Alexandre Sacha Distel est né le 29 janvier 1933 dans le treizième arrondissement de Paris. Son père, Lionia (Léonide), est russe, né à Odessa en 1894. Sa mère, Andrée Ventura, née en 1902, est d’origine turque et de religion juive. Elle est pianiste et ancienne lauréate du Conservatoire, et son frère se nomme Ray Ventura. Le père de Sacha Distel arrive en France au moment de la révolution russe en 1917. Son frère étant propriétaire d’une usine de produits chimiques, Lionia fait des études d’ingénieur pour intégrer l’entreprise mais, à la suite de difficultés financières, le frère s’exile au Mexique. Lionia devient alors garagiste, puis commerçant en produits électroménagers. Sacha, après le jardin d’enfants, intègre le cours préparatoire à l’âge de trois ans et apprend très tôt à jouer du piano. Il ne voit que très peu son oncle, Ray Ventura, sauf lorsqu’il est de passage à Paris avec son orchestre ; il monte ainsi un dimanche après-midi sur scène pour jouer du saxophone miniature. En plus des leçons de piano imposées par sa mère, Sacha Distel chante et imite Maurice Chevalier et participe à l’âge de six ans à un radio-crochet en public, salle Washington, qu’il remporte.

Pendant l’occupation, Andrée Ventura est arrêtée par la police française le 7 février 1942 à sept heures du matin pour des raisons politiques, Sacha se met alors à jouer du piano et à chanter pensant interférer avec la situation ; elle ne sera pas déportée mais sera emprisonnée à la prison militaire parisienne du Cherche-Midi. Son père l’envoie alors en Provence à La Baconnière où il est confié à Fernande Chaboche, ancienne collègue de travail de ses parents. Sacha est alors caché avec treize autres enfants juifs par Constant Domaigné au collège de l’Immaculée-Conception, rue Crossardière à Laval. On le renomme Alexandre Ditel dans cette institution où il restera deux ans, jusqu’à la libération de Laval début août 1944, lorsque son père vient enfin le chercher. Il retrouve sa mère lors de la libération de Paris. Sacha Distel poursuit des études laborieuses au lycée Janson-de-Sailly, puis au lycée Claude-Bernard. Il s’intéresse au jazz grâce à son oncle Ray Ventura et assiste aux répétitions et aux enregistrements de son orchestre : Les Collégiens. Le guitariste au sein de l’orchestre se nomme Henri Salvador ; en 1947, lors du tournage du film Mademoiselle s’amuse qui se déroule pendant les vacances scolaires, il enseigne à Sacha Distel les rudiments de la guitare en lui prodiguant ses quatre premières leçons sur l’instrument acheté avec son argent de poche.

Sacha fait partie du groupe de son lycée : Les Noise Makers aux sonorités jazz Nouvelle-Orléans. Invité par son oncle à l’Alhambra où se produit Dizzy Gillespie à l’hiver 1948, c’est entouré de Bruno Coquatrix, Paul Misraki, et André Hornez qu’il y découvre le be-bop. Pour Sacha Distel, c’est un choc et une révélation. Au lendemain de ce concert mémorable, il emporte avec lui une partie des Noise Makers dans l’aventure d’un nouveau groupe : Les Aficionados à la couleur cool jazz et be-bop. Avec Sacha à la guitare, Hubert Damisch au saxophone, Jean-Marie Ingrand à la basse, Mimi Perrin au piano et Jean-Louis Viale à la batterie, le groupe remporte le prix du meilleur petit orchestre moderne à la Nuit du jazz du Coliséum tandis qu’Hubert Damisch récolte un prix de saxophoniste ténor et Sacha Distel, un prix de guitariste. Ils se produisent ensuite tous les samedis au café-restaurant Sully d’Auteuil et le tromboniste Jean-Louis Durand propose alors à Sacha de l’accompagner pour une tournée en Bretagne. Baccalauréat en poche, il débute alors une carrière de musicien de jazz jusqu’à ce que Ray Ventura l’envoie à New York pour y apprendre l’anglais et le métier d’éditeur. Il y fréquente alors la scène musicale bouillonnante locale et rencontre notamment Stan Getz et Jimmy Raney. Il découvre aussi les crooners que sont Nat King Cole, Frank Sinatra et Tony Bennett.

À son retour, il se produit comme guitariste de jazz dans les boîtes de Saint-Germain-des-Prés et du Quartier latin, notamment au Caveau de la Huchette. Il multiplie les collaborations avec les plus grands noms et enregistre quelques disques en petites et grandes formations. On le voit à la télévision dans des émissions consacrées au jazz. En 1956, il supervise la bande son du film de Roger Vadim Et Dieu… créa la femme et fait la rencontre de Brigitte Bardot sur le tournage. Ils vivront une relation amoureuse de deux ans. On lui connaît également des liaisons avec Juliette Gréco, Jeanne Moreau et Annette Stroyberg.

C’est son travail d’accompagnateur pour Juliette Gréco et Sarah Vaughan qui le mènera à la chanson, le premier disque du genre : Sacha Distel chante sort en 1957 sur le label de son oncle, Versailles, et comporte quatre titres : Tout bas, Cheveux dans le vent, Quand j’y pense, La fin d’un Roman d’amour (45 tours EP 17 cm Versailles – 90 S 167). Son style n’a pas changé : nœud papillon, souliers vernis et smoking lui confèrent le statut de véritable crooner qu’il ne cessera de développer. L’année suivante, il enregistre son premier album de chansons également intitulé Sacha Distel chante : Ma chérie si jolie (Tammy), Maladie d’amour, Insensiblement, Fascination, Rose d’or, Le tour du monde (Around the world), Quand tu viens chez moi... Mon cœur, Quelque chose en toi, L’étang, Tiens ! Tiens ! Tiens ! (33 tours 25 cm Versailles – STD.2015). La même année paraissent deux EP : Un amour comme le nôtre, Que reste-t-il de nos amours ? Parlez-moi d’amour, Si petite O mon amour (45 tours EP 17 cm Versailles – 90 M 207) et Garde ça pour toi (Catch a falling star), Le mur, Là, près de la fenêtre (In the wee small hours), Dors mon amour (45 tours EP 17 cm Versailles – 90 M 209). La première télévision de Sacha Distel en qualité de chanteur est diffusée le 21 mai 1958. Dans l’émission Chez vous ce soir, présentée par Philippe Bouvard, après une introduction de Michèle Arnaud, Sacha interprète Garde ça pour toi (Catch a falling star). Le disque suivant comporte trois titres (845 tours EP 17 cm Versailles – 90. M. 236) Brigitte, À jamais et Bonjour chérie qu’il chante lors de l’émission Le magazine de la chanson diffusée le 29 octobre 1958. Le titre phare est bien entendu écrit pour Brigitte Bardot avec laquelle on le voit s’afficher dans les magazines et les journaux télévisés.

Au Casino d’Alger, lors d’un récital en décembre 1958, Sacha Distel interprète avec un trio de jazz, une pochade signée Allan Lewis adaptée par Maurice Tézé qui a pour titre Scoubidou dont le refrain Des pommes, des poires et des scoubi­dous-bidous, inspiré du scat shoo-bee-doo-be-doo, devient rapidement populaire. Le premier album sorti par sa nouvelle maison de disques Philips, s’intitule Sacha Distel en personne et s’ouvre par l’énorme succès Scoubidou – Pommes et poires. Suivi de Oh ! Quelle nuit (Lonesome me), Quand on s’est connu, ce serait dommage... (Impatient lover), Oui, oui, oui, oui, Dis ! O dis ! (Everybody loves a lover), Et que ça dure, Je n’avais pas compris, deux morceaux instrumentaux Nuages et Epi blues complètent le programme (33 tours 25 cm Philips – B 76.469 R). Sacha Distel interprète Scoubidou pour la première fois à la télévision dans Le magazine de la chanson du 25 février 1959, rejoint par Jacqueline Joubert à la fin du titre puis c’est ensuite Ce serait dommage dans l’émission Avec le sourire du 2 mars. Le 18 avril, il crée l’exploit inédit d’enregistrer deux titres à bord d’une caravelle transformée en studio d’enregistrements tandis que les scoubidous deviennent un véritable phénomène de société. La station Europe 1 récompense depuis l’année précédente une chanson en français composée par des Français à travers le Coq d’or de la chanson. Pour l’année 1959, Sacha Distel concourt avec le titre Sophie écrit par Charles Dumont et Michel Vaucaire (45 tours EP 17 cm Philips – B 372 675 F) et reçoit le Grand Prix de l’Académie Charles-Cros. Il débute l’année suivante sur le grand écran dans le film Les Mordus de René Jolivet et fait une apparition surprise dans le film Zazie dans le métro de Louis Malle d’après le roman de Raymond Queneau. Une grande enquête est menée par Europe 1 auprès de vingt-six mille auditeurs de treize à vingt-quatre ans, concernant leurs goûts musicaux, Sacha est plébiscité et sort alors en tête du classement.

Un deuxième album est édité par Philips : Sacha n° 2 : Mon beau chapeau, Là, près de la fenêtre, Les célibataires, Ouah ! Ouah ! Ouah !, Ouah !, Personnalités – Elle a le... Elle a la... Elle a les…, Dites à l’orchestre (La... La... La...), Monsieur l’baron, Tout ça devait arriver «Everything happens to me», Drôle de rêve «The preacher», Allez ! Va ! «My Heart Is An Open Book» (33 tours 25 cm Philips – B 76.501 R). Pour l’émission Tout va très bien du 5 novembre 1959 qui lui est consacrée, Sacha interprète six titres de son album, reprend Auprès de ma blonde et accompagne Juliette Gréco et Les compagnons de la chanson ; il joue également de la guitare avec une formation jazz. Pour le programme de Noël de l’émission Derrière la porte, il chante Petit papa Noël dans une version jazzy. Les titres Personnalités, puis Mon beau chapeau, qu’il interprète en télévision le 30 mai dans l’émission Toute la chanson rencontrent également un franc succès. En avril 1960, Sacha s’envole pour le Canada en compagnie d’Annie Cordy pour l’inauguration du centre dramatique français de Montréal. Le magazine Cinq colonnes à la une consacre un sujet de quinze minutes à « la fièvre Distel » dans son édition du 3 juin, Pierre Desgraupes interroge Sacha sur sa réussite fulgurante et les véritables crises d’hystérie qu’il provoque à chacun de ses passages sur scène. Il explique notamment qu’il ne pense pas que son succès ait quelque chose à voir avec son aventure avec Brigitte Bardot. Sacha Distel et Colette Renard reçoivent les Bravos du music-hall le 20 novembre. Il sort alors son troisième album chez Philips : Sacha Distel n°3 : Madam’ Madam’, Calin calinette, Les cariocas, elles sont si belles les cariocas, Oui, devant Dieu «La Novia», Le Boogie du bébé «Baby sittin’ boogie», On dit, on dit, on dit, Ça c’est du poulet, À cause de toi «I don’t know why» (33 tours 30 cm Philips – 840 925 BZ). Il interprète Le Boogie du bébé lors de l’émission Toute la chanson du 5 juin 1961 accompagné d’un adulte habillé en bébé puis Oui devant Dieu. Le 2 août, on le retrouve chantant deux titres sur la scène de Bobino dans l’émission Rue de la gaieté puis le 3 novembre dans Cinq colonnes à la une. Sort alors un nouveau quarante-cinq tours : Bye bye baby (Bye bye blackbird), Trois fois la France, Oui et non, C’est tout, c’est tout (That’s all) (45 tours EP 17 cm Philips – 432.522 BE).

Sacha Distel enregistre aux États-Unis son premier album en langue anglaise Everybody loves the lover, music by de vol qui sort en France, Grande Bretagne et au Canada en 1961: Sacha Distel – Everybody loves the lover : Let me love you, Why don’t we do this more often, My heart stood still, Once in every lifetime, I’m in the mood for love, Speak to me of love, The lover, It’s been a long, long time, Everybody loves a lover, You do something to me, I can’t give you anything but love, Almost like being in love (33 tours 30 cm Philips – 840 505 BY). Il change à nouveau de maison de disques et sort son premier trente-trois tours trente centimètres chez RCA : Caterina, C’était plus fort que tout, J’ai un rendez-vous, Sans toi, Que c’est bon, Chanson sur une seule note, Guitare et copains, Dis-moi barman, Les filles... Moi j’aime ça, Bon vent ma jolie, Paillasse, Rien dans la nuit (33 tours 30 cm RCA Victor – LCP-1059). On retrouve Sacha en télévision pour J’ai un rendez-vous lors de Toute la chanson du 9 avril 1962 et du lundi des optimistes du lundi du 23 avril 1962. Un quarante-cinq tours aux sonorités brésiliennes est édité, il y interprète une adaptation d’Eso beso popularisée par Paul Anka, il y fredonne le Desafinado de Carlos Jobim, et interprète Viens danser la bossa nova (Ting toung) qu’il a composé, Loin de toi (Recado) signée Pierre Barouh (45 tours EP 17 cm RCA Victor 86004). Le 28 novembre 1962, Sacha Distel présente sa première émission produite par Maritie et Gilbert Carpentier : Guitare et copains qui annonce les shows des Carpentier à venir à travers trois duos avec Johnny Hallyday. Côté vie privée, Sacha Distel épouse à Megève la skieuse Francine Bréaud en 1963 ; Ils auront deux fils, Laurent en 1964 et Julien en 1967. Sa carrière prend désormais une dimension internationale et un nouvel album en anglais From Paris with love paraît en 1962 aux États-Unis, Canada, Grande Bretagne et Allemagne. De 1963 à 1971,

Sacha anime des émissions de variétés à la télévision, notamment les Sacha Show de Maritie et Gilbert Carpentier, Serge Gainsbourg et Jean Yanne en sont des auteurs réguliers. Il enregistre des titres en allemand, italien et en espagnol et signe pour la distribution chez les Disques Carrère en 1975. Ses principaux tubes sont Vite chérie, vite, Toutes les mêmes, Y en a qui font ça, Pour une nuit avec toi, Toute la pluie tombe sur moi, Le Bateau blanc. Pour la télévision, il interprète, accompagné par Ray Ventura et son orchestre Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? Sacha se tourne alors vers la télévision et produit et anime l’émission La belle vie sur TF1 de 1984 à 1985. Le 28 avril 1985 au matin, il est victime d’un accident de la route au volant de sa Porsche 924 Carrera GT, sur la RN 7 dans la traversée du hameau de Maltaverne sur la commune de Tracy-sur-Loire, à proximité de Cosne-sur-Loire. L’actrice Chantal Nobel, alors héroïne du feuilleton de télévision Châteauvallon, qui se trouve à ses côtés, est grièvement blessée, et reste handicapée. Sacha Distel, légèrement blessé à la tête, est condamné à un an de prison avec sursis pour blessures involontaires.

En décembre 1988, il présente en direct sur FR3, l’élection de Miss France 1989. Côté musique, il se consacre à des disque de reprises de chansons de son oncle, avec la participation d’Henri Salvador, Paul Misraki, Salvatore Adamo, Michel Fugain, Philippe Lavil, Guy Marchand, Francis Perrin, Claude Brasseur, Jean-Pierre Foucault, Michel Legrand, Gérard Holtz, Michel Drucker, Enrico Macias, Christian Morin, Popeck, Jean-Pierre Cassel, Darry Cowl, Jacques Martin, Carlos, Sim et Stéphane Grapelli. Un premier album sort en 1993 : Sacha Distel et ses collégiens jouent Ray Ventura, suivi par Swinguer la vie en 1995. On le retrouve en 2001 à Londres pour le rôle principal dans la comédie musicale Chicago. En 2003, sort En vers et contre vous, qui mélange reprises de standards et nouvelles compositions sur des arrangements jazzy. Après avoir survécu à un cancer de la peau et à un cancer de la glande thyroïde, Sacha Distel meurt le 22 juillet 2004 à l’âge de 71 ans des suites d’un cancer du côlon. Il repose dans la crypte familiale de la propriété de ses beaux-parents au Rayol-Canadel.

Olivier Julien

FRÉMEAUX & ASSOCIÉS 2025

SACHA DISTEL

SONGS 1957-1962

Born in Paris on January 29, 1933, Alexandre “Sacha” Distel was the nephew of the famous French bandleader Ray Ventura. His father Lionia (Leonid) was a Russian born in Odessa in 1894, and his Jewish mother Andrée Ventura (born in 1902) was of Turkish origin. Sacha found himself in a musical universe, influenced by both his uncle and his mother, a prize-winning Conservatory-educated pianist. In addition to the piano lessons on which his mother insisted, Sacha learned to sing and would imitate Maurice Chevalier. At the age of six he took part in a talent-spotting competition at the Salle Washington and walked off with first prize. When war came, Sacha and thirteen other Jewish children were hidden by Constant Domaigné at the Immaculate Conception school on the rue Crossardière in Laval. Concealed for two years under the false name of Alexandre Ditel, he returned to his parents in 1944 when Paris was liberated. After some difficult schooling at the Lycée Janson-de-Sailly and the Lycée Claude-Bernard in Paris, Sacha took an interest in jazz thanks to his uncle Ray, and appeared in rehearsals and recordings by his orchestra the Collégiens. That band’s guitarist at the time was Henri Salvador, and in 1947 during the filming of “Mademoiselle s’amuse” (which took place during the school holidays) it was Henri who taught Sacha the rudiments of the guitar... by giving him his first four lessons on an instrument that he’d bought with his pocket-money.

He first attracted attention after his appearance on the jazz scene, but followed his auspicious beginnings by turning to popular music. In 1957 he recorded a first album of songs under the title “Sacha Distel chante,” and his voice and good looks quickly conquered both the public and a number of female celebrities, among them Brigitte Bardot, Juliette Greco, Jeanne Moreau and Annette Stroyberg. His style, however, didn’t change: dressed in a dinner-jacket and wearing a bow-tie, his shoes shining, he became a crooner and never looked back. At the end of 1958 he had a smash hit with the record “Scoubidou” that sent him to the top of the best-seller lists, while the scoubidous themselves (strips of plaited plastic that kids made into anything they fancied) became a genuine social phenomenon. In 1959, Sacha Distel’s song Sophie (written by Charles Dumont and Michel Vaucaire) won the Grand Prix awarded by the Académie Charles-Cros. In April 1960, Sacha flew off to Canada with singer Annie Cordy for the official opening of the French Drama Centre in Montreal, and then the French TV show “Cinq colonnes à la une” devoted 15 minutes to “Distel fever” on June 3. Sacha released a third album for Philips, “Sacha Distel n°3”, and then recorded his first English-language album in the USA, “Everybody loves the lover,” which was released in France, Britain and Canada in 1961. His careers now had an international dimension; Sacha recorded shows for television, made records sung in German, Italian or Spanish, and signed with the record company Carrère in 1975. Numerous health problems didn’t prevent him from singing until the end of his career, however. Sacha Distel died of cancer on July 22, 2004 at the age of 71.        

Olivier Julien,
adapted into english by Martin Davies

FRÉMEAUX & ASSOCIÉS 2025

SACHA DISTEL CHANSONS 1957-1962

CD1

 1 Tout bas (Speak low) (Jacques Plante – Kurt Well)

 2 Cheveux dans le vent (Jacques Chabannes – Bruno Coquatrix)

 3 Quand j’y pense (René Rouzaud – Paul Misraki)

 4 La fin d’un roman d’amour (Marc Lanjean – E-C Reading)

 5 Ma chérie si jolie (Tammy) (Jay Livingston – Ray Evans – Marc Lanjean)

 6 Maladie d’amour (Henri Salvador– Marc Lanjean)

 7 Insensiblement (Paul Misraki)

 8 Fascination (Fermo Dante Marchetti)

 9 Rose d’or (Jerry Livingston – René Rouzaud)

10 Le tour du monde (Around the world) (Victor Young – René Rouzaud)

11 Quand tu viens chez moi... Mon cœur (Raymond Bernard – Charles Aznavour)

12 Quelque chose en toi (Eddie Barclay – Raymond Le Sénéchal – Bernard Michel)

13 L’étang (Paul Misraki)

14 Tiens ! Tiens ! Tiens ! (Paul Misraki – André Hornez)

15 Un amour comme le nôtre (Alex Farel – Charles Borel-Clerc)

16 Que reste-t-il de nos amours ? (Charles Trenet)

17 Parlez-moi d’amour (Jean Lenoir)

18 Si petite O mon amour (Gaston Claret – Pierre Bayle)

19 Garde ça pour toi (Catch a falling star) (Lee Pockriss / Maurice Vidalin / Paul Vance)

20 Le mur (Gilbert Bécaud / Maurice Vidalin)

21 Là, près de la fenêtre (In the wee small hours) (Bob Hiliard / Dave Mann / Maurice Vidalin)

22 Dors mon amour (Hubert Giraud / Pierre Delanoë)

23 Brigitte (Jean Broussolle – Sacha Distel)

24 À jamais (Jimmy Van Heusen – Robert Chabrier)

25 Bonjour chérie (Carmen Lombardo – Jacques Larue)

26 C’est la barbe (avec Maurice Chevalier) (Alan Jay Lerner – Boris Vian – Frédéric Loewe)

27 Tout ça n’est pas pour moi (Alan Jay Lerner – Boris Vian – Frédéric Loewe)

28 Ceux qui inventèrent le champagne (avec Marie France «Gigi» et Jane Marken) (Alan Jay Lerner – Boris Vian – Frédéric Loewe)

29 Gigi (Alan Jay Lerner – Boris Vian – Frédéric Loewe)

Sacha Distel chante :

(1-4) Accompagnement : Bill Byers et son orchestre. 45 tours EP 17 cm Versailles – 90 S 167 – 1957.

(5-14) Accompagnement : Bill Byers et son orchestre. 33 tours 30 cm Versailles – STD.2015 – 1958.

(15-18) Accompagnement : Bill Byers et son orchestre. 45 tours EP 17 cm Versailles – 90 M 207 – 1958.

(19-22) Arrangements et orchestre : Jean Bal. 45 tours EP 17 cm Versailles – 90 M 209 – 1958.

(23-25) Orchestre dirigé par Jack Elliott. 45 tours EP 17 cm Versailles – 90 M 236 – 1958.

(26-29) Bande originale du film Gigi : Direction d’orchestre : Paul Baron. 33 tours 25 cm Philips B 76.461 R – 1959.

CD2

 1 Scoubidou – Pommes et poires (Maurice Tézé – Sacha Distel)

 2 Oh ! Quelle nuit (Lonesome me) (Don Gibson – Maurice Tézé)

 3 Quand on s’est connu (Jean-Pierre Moulin)

 4 Ce serait dommage... (Impatient lover) (Fernand Bonifay – Lefty Davis)

 5 Oui, oui, oui, oui (Grand prix de la chanson R.T.F. 1959) (Hubert Giraud – Pierre Cour)

 6 Dis ! O dis ! (Everybody loves a lover) (Louis Gasté – Richard Adler – Robert Allen)

 7 Et que ça dure (Eddie Barclay – Philippe-Gérard – René Rouzaud)

 8 Je n’avais pas compris (Bruno Coquatrix)

 9 Sophie (Charles Dumont – Michel Vaucaire)

10 Mon beau chapeau (Maurice Tézé – Sacha Distel)

11 Là, près de la fenêtre (In the wee small hours) (Bob Hilliard – David Mann – Maurice Vidalin)

12 Les célibataires (Maurice Tézé – Sammy Cahn)

13 Ouah ! Ouah ! Ouah ! Ouah ! (Maurice Tézé – Sacha Distel)

14 Personnalités – Elle a le... Elle a la... Elle a les... (Harold Logan – Lloyd Price – Maurice Tézé)

15 Dites à l’orchestre (La... La... La...) (Maurice Tézé – Sacha Distel)

16 Monsieur l’baron (Maurice Tézé – Raymond Bernard)

17 Tout ça devait arriver (Everything happens to me) (Matt Dennis – Maurice Tézé)

18 Drôle de rêve (The preacher) (Horace Silver – Maurice Tézé)

19 Allez ! Va ! (My Heart Is An Open Book) (Hal David – Lee Pockriss – Maurice Tézé)

20 Madam’ Madam’ (Norbert Glanzberg – Don Raye – Henri Contet)

21 Calin calinette (Maurice Vidalin – Sacha Distel)

22 Les cariocas, elles sont si belles les cariocas (Maurice Tézé – Sacha Distel)

23 Oui, devant Dieu (La Novia) (Joaquin Prieto)

24 Le Boogie du bébé (Baby sittin’ boogie) (Johnny Parker – Maurice Tézé)

25 On dit, on dit, on dit (Guy Magenta – Maurice Tézé)

26 Ça c’est du poulet  (Carlos Loti – Maurice Tézé)

27 À cause de toi (I don’t know why) (Maurice Tézé – Robert Guidry)

28 Bye bye baby (Bye bye blackbird) (Maurice Tézé – Mort Dixon – Ray Henderson)

29 Trois fois la France (Guy Magenta – Jacques Larue)

(1-8) Sacha Distel en personne : Accompagné par Claude Bolling et son orchestre. 33 tours 30 cm Philips – B 76.469 R – 1959.

(9) Coq d’or de la chanson 1959 : Avec Raymond le Sénéchal et son quartette. 45 tours EP 17 cm Philips – B 372 675 F – 1959.

(10-19) Sacha Distel n° 2 : 10-12 et 15-17 : Orchestre sous la direction de Bill Byers. 13-14 et 18-19 : Accompagné par Claude Bolling et son orchestre. 33 tours 30 cm Philips – B 76.501 R – 1960.

(20-27) Sacha Distel n° 3 : 20, 21, 26 : Accompagné par Alain Goraguer et son orchestre. 23-25, 27 : Accompagné par Claude Bolling et son orchestre. 22 : Accompagné par Claude Montero de Souza et son orchestre. 33 tours 30 cm Philips – 840 925 BZ – 1961.

CD3

 1 Oui et non (Maurice Tézé – Sacha Distel)

 2 C’est tout, c’est tout (That’s all) (Maurice Tézé – Alan Brandt – Bob Haymes)

 3 Caterina (Hubert Ithier – Earl Shuman – Bugs Bower)

 4 C’était plus fort que tout (I can’t stop loving you) (Maurice Tézé – Don Gibson)

 5 J’ai un rendez-vous (I wanna thank you) (Kal Mann – Bernie Lowe – André Salvet)

 6 Sans toi (Maurice Tézé – Guy Magenta)

 7 Que c’est bon (Welcome home to my heart) (Maurice Tézé – B.Brass – Irwin Levine)

 8 Chanson sur une seule note (Samba de uma nota so) (Antonio Carlos Jobim – Mendoza – Eddy Marnay)

 9 Guitare et copains (A steel guitar and a glass of wine) (Maurice Tézé – Paul Anka)

10 Dis-moi barman (Maurice Tézé – Paul Anka)

11 Les filles... Moi j’aime ça (Maurice Tézé – Georges Coulanges)

12 Bon vent ma jolie (Jean Dréjac – Colette Mansart)

13 Paillasse (Maurice Tézé – Luis Reis – Adoniran Barbosa)

14 Rien dans la nuit (Maurice Tézé – Guy Magenta)

15 Eso beso (Maurice Tézé – Joë Sherman – Noël Sherman)

16 Desafinado (Antonio Carlos Jobim – Eddy Marnay)

17 Viens danser la bossa nova (Ting toung) (Maurice Tézé – Sacha Distel)

18 Loin de toi (Recado) (Djalma Ferreira – Luiz Antonio – Pierre Barouh)

19 Let me love you (Bart Howard)

20 Why don’t we do this more often (Allie Wrubel)

21 My heart stood still (Richard Rodgers – Lorenz Hart)

22 Once in every lifetime (Eddy Marnay – Guy Magenta – Norman Gimbel)

23 I’m in the mood for love (Jimmy McHugh – Dorothy Fields)

24 Speak to me of love (Bruce Sievier)

25 The lover (Kuton – Layton – Jack Reardon)

26 It’s been a long, long time (Jule Styne – Sammy Cahn)

27 Everybody loves a lover (Richard Adler – Robert Allen)

28 You do something to me (Cole Porter)

29 I can’t give you anything but love (Jimmy McHugh – Dorothy Fields)

30 Almost like being in love (Alan Jay Lerner – Frederick Loewe)

(1-2) Accompagnement : Bill Byers et son orchestre. 45 tours EP 17 cm Philips – 432.522 BE – 1961.

(3-14) Arrangements et orchestre : Ian Fraser, Joe Sherman et Alain Goraguer. 33 tours 30 cm RCA Victor – LCP-1059 – 1962.

(15-18) Sacha Bossa Nova : 15 : Accompagnement et arrangements Claude Bolling. 16-18 : Accompagnement et arrangements Alain Goraguer. 45 tours EP 17 cm RCA-Victor 86004 – 1962.

(19-30) Everybody loves the lover : Avec accompagnement d’orchestre. 33 tours 30 cm Philips – 840 505 BY – 1961.