« Marie Dubas : L’intégrale 1927-1945 » par Je Chante!

« S’il n’avait tenu qu’à elle, nous ne disposerions aujourd’hui d’aucun enregistrement de Marie Dubas », écrit Martin Pénet, maître d’œuvre de cette intégrale. Privilégiant le scène, Marie Dubas n’autorisa la publication de ses enregistrements qu’avec parcimonie, d’où la présence élevée d’inédits sur ce double CD (disques tests, enregistrements privés). Sur le très copieux livret (40 pages, 25 photos), Martin Pénet retrace sa carrière et François Bellair (Le fils de la chanteuse) évoque « l’art de Marie Dubas, de la scène au disque ». Sur les 47 titres, des chansons d’opérette (P.L.M.), de revues (Sex appeal Paris 32) ou de films (Escales, D’amour et d’eau fraîche). Marie Dubas enregistra aussi des airs folkloriques (La chanson du roulier) ou assimilés (Ca fait peur aux oiseaux, de G. d’Onquaire) ainsi que des chansons enfantines ( Les chansons de Monsieur Bleu ). Elle chanta également les poètes : Jehan Rictus (Prière de la Charlotte), Francis Carco (Le doux caboulot, en deux prises, et Rengaine), Paul Géraldy (Piano, inédit). Pedro, son grand succès, figure évidemment sur cette compilation. Ambiance « rétro » sur le concert suisse de 1942, archivé par la Radio Suisse Romande, et présenté par Gilles. Y figure, notamment une reprise d’Yvette Guilbert (Quand on vous aime comme ça) et une chanson signée Henri Jeanson (Le pot-pourri 1900). Sur un enregistrement privé, à Lausanne, au printemps 44, Marie Dubas interprète Ce soir je pense à mon pays, une complainte de circonstance signée François Reichenbach - Philippe Gérard, prolongement de la chanson Exil qu’ils écrivirent pour Renée Lebas en 1943. Enregistrement privé, réalisé à Paris au printemps 1945, Les voilà (de Jacques Plante et Louiguy), véritable petit film de la Libération pris « sur le vif », chante, sur un rythme guilleret, le retour des exilés et la liberté retrouvée : « Les voilà !/Tous ceux qu’on a pas vu depuis longtemps/C’est à leur tour de prendre du bon temps/Maintenant qu’ils sont revenus/Ils ne partiront jamais plus… »). Marie Dubas, qui créa Mon Légionnaire, exerça une influence sur Edith Piaf, qui fut une de ses grandes admiratrices. JE CHANTE!