« Le fruité de l’accent provençal » par L’Ecole aujourd’hui (Nathan)

La Belle culotte et la serviette en chagrin gaufré de Monsieur le sous-préfet aux champs ne sont plus guère connus des enfants (et des adultes), pas plus que ne leur parle l’Elixir du Révérend Père Gaucher. Pourtant, il s’agit là, comme pour la célèbre Chèvre, d’élément du patrimoine littéraire et provençal qui donne à notre langue son opulence joyeuse. Réjouissons-nous donc que ce coffret de trois cédés complète les Lettres déjà parues chez le même éditeur, également lues par A. Ascaride et R. Giraud (ou par Fernandel dans une autre version). A. Ascaride apporte le fruité de l’accent provençal dans les dialogues, tandis que le beau timbre de R. Giraud module les textes avec suavité. Oui la langue de Daudet est opulente, mais souvent datée quant aux références qui la parcourent. Ainsi faut-il avoir préparé l’écoute à l’avance. Les oranges, par exemple, ne se comprend que si l’on a entendu des anciens parler de l’orange comme « cadeau de Noël », fruit exotique rare et précieux. La légende de l’homme à la cervelle d’or, étonnante allégorie du poète qui se donne aux autres, mérite une attention particulière. L’ECOLE AUJOURD’HUI (NATHAN)