Pour une asiatique comme moi, le jazz, c’est Lui Interview de Youn Sun Nah par Jazz Mag-Jazzman

Cette mélodie, j’avais du mal à la chanter. C’est très moderne. Pour une Asiatique comme moi, le jazz, c’est Lui. On ne voyait jamais Ella ou Sarah à la télé, mais on voyait Louis Armstrong. Sa voix est unique. C’est un inventeur. Mais à la télé, il devait faire le show, avec derrière lui des blondes qui claquaient des doigts. C’est terrible ce que les musiciens noirs ont supporté ! C’était reçu de façon paradoxale en Corée, parce que ça représentait l’impérialisme américain, l’occupant, alors nous étions nous-mêmes très américanisés. L’exotisme a joué en ma faveur. En Europe, comme en Corée. Au Cim, j’étais une curiosité, on venait voir comment je chantais le jazz. Et quand je suis retournée en Corée, on voulait savoir s’il y avait vraiment du jazz en France. Depuis, les jazzmen coréens viennent en Europe. Avant, ils allaient en priorité aux Etats-Unis.
Par Youn Sun NAH – JAZZ MAG-JAZZMAN