Le résultat touchait la perfection. par On-Mag

"Lorsqu’il crée, en 1998, le New Quintette du Hot Club de France, Babik Reinhardt ne se doute pas que, trois ans plus tard, il rejoindra son père Django au paradis des musiciens. Lui qui ne voulait pas jouer les perroquets, comme il disait (« Si je veux écouter de la musique de Django, je préfère mettre un disque de lui »), il avait, avec ce New Quintette, trouvé le moyen de creuser le sillon ouvert par son père, tout simplement en actualisant de manière magistrale l’héritage acquis.
En s’entourant de ceux qui étaient parmi les meilleurs du monde du swing manouche (Romane, Niculescu, Paturel, Cuillérier), il en faisait autre chose, une musique délicieuse et moderne, une musique d’aujourd’hui qui ne reniait pas celle d’hier. D’abord, avec infiniment de respect, le New Quintette du Hot Club de France revisitait avec perfection quatre djangos et non des moindres (« Minor Swing », « Micro », « Belleville »  et «  Nuages ») en leur donnant une couleur actuelle. C’était l’occasion, pour le jeune et talentueux violoniste Florin Niculescu de présenter deux compositions dans la lignée de Grappelli, mais fort personnelles et pour son découvreur, le guitariste Romane, d’en faire autant, avec trois compos dont une « Mélodie pour Stéphane » sur laquelle viendrait jouer Didier Lockwood en invité. Quant à Babik, avec « Cheyenne », « Prétexte » et surtout un extraordinaire « Tribute à Mingus », il trouvait une manière de jouer du jazz, à sa manière, qui procédait de la démarche de Django, sans l’imiter et en s’en démarquant. Ce qu’en fait, il avait toujours cherché sa vie durant. La contrebasse de Gilles Naturel et la pompe du guitariste Philippe « Doudou » Cuillérier architecturaient le tout. Le résultat touchait la perfection. La réédition de ce CD majeur et majuscule était une nécessité. C’est désormais chose faite. Merci au label Frémeaux !"
par Michel BEDIN - ON-MAG