« Ce dernier opus continue de nous réjouir » par Blues & Co

C’est une nouvelle rencontre de deux parisiens de la note bleue. L’un, Benoît Blue Boy qui a son style bien ancré dans le patrimoine du blues made in France depuis plus de trente ans, déjà ! L’autre est le presque jeunot Franck Goldwasser baptisé Paris Slim par les musiciens du terroir, lorsqu’il est allé rejoindre le texan Sonny Rhodes à San Francisco pour devenir musicien professionnel. Notons que ce solide guitariste a accompagné Big Mama Thornton, Lowell Fulson et Jimmy McCracklin en terre américaine. Franck avait collaboré avec son pote Benoît sur « Couvert de bleus » en 1994 et « Lent ou rapide »en 1997. C’est pour dire qu’ils se connaissent bien. L’aîné Benoît signe dix titres sur les onze de l’album dont sept en tant qu’auteur compositeur. Franck Goldwasser s’attribue sur un tempo lancinant dans la mouvance d’un Jimmy Reed « J’ai reçu une lettre », l’une des plus belles pièces du cd. L’humour noir du texte vous donnera envie d’apprendre les paroles. Benoît Blue Boy n’est pas en reste avec ses écrits d’un philosophe au tempérament qui se laisse vivre à la pointe de la dérision. Si le coup de blues ou les bad news viennent s’abattre sur sa personne, sans prévenir, il lui restera l’attente des jours meilleurs, sans se soucier de l’avenir. Sa démarche musicale reste nonchalante, traînarde « Papa, fais pas ça » comme à l’époque du Tortillard. Son blues se situe comme d’habitude, entre les ballades poussives, festives aux intonations cajun, et parfois funky « Non, non, non ». Son fidèle compagnon Stan Noubard Pacha n’a pas été oublié. Il se signale à la guitare sur « Coup de boules ». Le dernier titre « Le blues au bout d’mon lit » est un country-blues « roots » de bonne facture. Ce dernier opus de Benoît Blue Boy en compagnie de Franck Golwasser continue de nous rejouir.
Par Bruno MARIE – BLUES & CO