« Un magnifique coffret de 72 titres » par Blues & Co

Le nom de soul musique aurait été attribué aux interprètes de rhythm and blues dans la période des sixties parce qu’ils chantaient cette musique afro américaine avec une grande intensité chargée d’émotion. Dans le livret qui accompagne ces documents sonores, l’étude menée par Bruno Blum débute en 1928 avec Blind Willie Johnson et son épouse sur « Lord just can’t keep from cryin’ » dans un style proche du gospel. On nous apprend que les origines viendraient de negro spirituals et de chants de travail des esclaves bossant principalement dans les champs de coton. Avec le temps et l’évolution musicale, d’autres interprètes venant du jazz (Louis Armstrong, Billie Holiday, Dina Washington), du rhythm and blues (Aretha Franklin, Otis Redding, Wilson Pickett) blues (B.B.king), du funk (James Brown), voire du doo-wop (Clyde McPhatter) et de la Tamla Motown (The Temptations, Smokey Robinson)…….ont bénéficié de l’étiquetage « soul ». Cette influence prendra son essor sur certains groupes anglais qui assimileront dans leur propre style des titres avec pour exemples « Everybody needs somebody to love » « Cry to me » de Solomon Burke repris plus tard par les Rolling Stones et en ce qui concerne le deuxième titre les Pretty Things, de même que « Need your love so bad » de Little Willie John dont Fleetwood Mac en fera une émouvante version. Le gospel, autre variante de cette expression du chant, revu et corrigé, est bien représenté grâce aux illustres Sam Cooke, Ray Charles, Aretha Franklin devenus profanes tout comme Marvin Gaye assassiné par son père pasteur parce qu’il avait adhéré à la musique dite du diable. Il sera pour moi difficile d’évoquer tous les talentueux artistes qui ont été sélectionnés grâce à ce magnifique coffret de 72 titres. Je vous ai retenu, malgré tout, « Take my hand precious lord » de la troublante Mahalia Jackson ; « I’m just a lonely guy » un soul-blues repris par Little Richard, le lancinant « Rignt time » par Ray Charles ; l’incomparable Billie Holiday « Solitude » ; le dansant « Yaya » de Lee Dorsey et pour le blues le magnifique « Down now »de B.B.King.
Par Bruno MARIE – BLUES & CO