KETTY RINA

KETTY, Rina (Cesarina Piccheto, 1911-1996) interprète

Née près de La Spezia (bien qu’elle aime dire “je suis de Turin”), elle vit une enfance pas très gaie dans l’Italie mussolinienne et rejoint ses tantes à Paris.  Ouvrière dans un atelier qui fabrique des voitures d’enfant, elle découvre Montmartre et aime chanter. Elle n’a pas 20 ans mais se présente dans les petites goguettes et débute à La Vache enragée. Paulo, le patron du Lapin Agile, l’embauche dans son cabaret en 1932/33 où elle restera plusieurs années. Là, elle chante aussi bien Couté que Botrel ou Delmet. Son irruption dans le disque est triomphale : La Madone aux fleurs (36) et Je n’ai qu’une maman (37) sont dignes de Berthe Sylva, mais elle sait aussi dispenser des parfums de son pays natal (Marechiare, Torna a Surriento), adapter la romance à l’américaine (Sérénade sans espoir, Sérénade près de Mexico). Mais le disque miracle dont les deux faces sont élues par le public et par les radios, c’est Sombreros et mantilles, une espagnolade de son accordéoniste de mari, Jean Vaissade, couplée avec J’attendrai qui deviendra le leitmotiv des années sombres que l’on devine déjà en 1938. Elle passe à l’Européen cette même année puis à Bobino avant la guerre. Repliée en zone non occupée, elle encourage Yves Montand à Marseille, puis passe en Afrique du Nord (Casino d’Alger en 42). Rina Ketty retrouve Paris et l’Alhambra en 1945 puis, après avoir vécu dix ans au Canada, réapparaît en 1967 dans les cabarets parisiens (Don Camillo) et bruxellois. La grippe de Hong Kong mettra un terme à sa carrière.          

On dit de Rina Ketty qu’elle ouvrit la voie des “chanteuses à accent” Gloria Lasso, Dalida et bien d’autres.

                                                                                                                       Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO RINA KETTY)


Voir CD L’Amour fou (FA 155), CMH 37, 38, 40.