« Les clés du big band moderne » par Jazz Magazine

En octobre 1924, Fletcher Henderson, dont l’orchestre newyorkais relève encore de la variété instrumentale syncopée, recrute Louis Armstrong qu’il a repéré à La Nouvelle-Orléans en 1922 et qui recommande Buster Bailey, clarinettiste de Memphis rencontré chez King Oliver. Coleman Hawkins, alors soliste vedette du Fletchter Henderson Orchestra, d’un style encore archaïque au double pupitre sax-clarinette, comprend qu’il va désormais devoir se concentrer sur le ténor et surtout que sa couronne est menacée par ces deux hommes du Sud. De toute évidence, leur conception du rythme et de l’improvisation va faire référence jusqu’à donner les clés du big band moderne à l’arrangeur de l’orchestre Don Redman qui réarrange ici la version de « Copenhagen » enregistrée en mai par les Wolverines de Bix Beiderbecke. A l’image des autres séances d’octobre du Fletcher Henderson Orchestra, volant la vedette à Hawkins privé de solo, Armstrong, en 16 mesures définitives, ouvre toutes grandes les portes sur l’avenir du jazz.

Par F.B. – JAZZ MAGAZINE