« C’est la fantaisie qui domine » par Juke Box

Pour les non familiers de l’artiste, Ricet Barrier n’est pas un duo, mais un chanteur (1932-2011), Pierre Barrier, dit Ricet, accolés avec ou sans tiret, de nature à compliquer son classement alphabétique (à R ou B ?). Inspiré par Félix Leclerc, il s’accompagne à la guitare, est cosignataire de son répertoire avec Bernard Lelou, passe par le Petit Conservatoire de Mireille et est un pilier des cabarets parisiens (dont il subira la disparition progressive). Dans le contexte rive-gauche / années 50, de certaine répartition des tâches entre interprétation et écriture, comme Serge Gainsbourg ou Claude Nougaro, Ricet Barrier envisage au départ de créer pour les autres, et il est d’abord « chanté par », avant de se faire un nom d’interprète. D’où le thème de cette anthologie des débuts (52 titres, livret 20p.) qui, outre lui-même, mêle Frères Jacques (les plus assidus), Marcel Amont, Gèlou, Philippe Clay, Denise Benoît… Parmi les titres qui circulent le plus figurent « La Servante Du Château », « Les Clochards », « La Java Des Gaulois », « Le Crieur De Journaux ». C’est la fantaisie qui domine, via l’évocation de scènes du quotidien, spécialement provincial, et de vies de personnage, à susciter des effets de voix. Un pittoresque voyage dans l’univers chansonnier de la fin des années 50.
Par Pierre LAYANI – JUKE BOX