« Des événements capitaux dans l’histoire de la chanson française ! » par Juke Box Mag

La période 1957-1960 voit l’éclosion d’un talent majeur, Serge Gainsbourg (1928-1991). Le parrainage de Michèle Arnaud qui crée « Douze belles dans la peau » et « La recette de l’amour fou » (mars 1958) ; la signature d’un contrat avec Philips grâce à Denis Bourgeois puis Jacques Canetti qui aboutit au premier 25 cm, « Du chant à la une ! ». Ce sont des événements capitaux dans l’histoire de la chanson française ! Chacune des premières étapes enregistrées de cette ascension figure dans ce CD triple (66 plages, livret 24 p. français/anglais). Le premier document fait entendre Serge Gainsbourg à une émission de radio, La Vie Parisienne sur Paris-Inter, enregistrée le 30 décembre 1957, diffusée le 5 janvier 1958. Présenté avec verve par Francis Claude, il interprète « Mes petites odalisques ». Le 13 mai il est de nouveau à Paris-Inter, à l’Alliance Française, introduit et interviewé par Roger Bouillot. Accompagné au piano par son père Lucien Ginsburg, il chante « Friedland (La jambe de bois) », « Le poinçonneur des Lilas », « La recette de l’amour fou » : prestation destinée à Soirée Du Club de l’Essai diffusée le 15 juin. Après les neuf titres du 25cm sont réunies les versions des premiers interprètes de Serge : Michèle Arnaud et Jean-Claude Pascal, Hugues Aufray reprend « Mes petites Odalisques » et, entendu en version studio puis à l’Olympia, « Le poinçonneur des Lilas », alors l’œuvre la plus populaire de son auteur. Le CD 2 débute par le passage de Gainsbourg aux Trois Baudets le 24 novembre 1958. Le document, destiné à l’album « Opus 109 » de mars 1959, restitue la présentation par Carole Grove puis une prise du « Poinçonneur des Lilas » et une de « La jambe de bois (Friedland) » avec l’orchestre d’Alain Goraguer. Les Frères Jacques se penchent à leur tour sur le sort du « Poinçonneur » puis Alain Goraguer propose sa vision jazz de ce thème ainsi que de « Ce mortel ennui », « La femme des uns sous le corps des autres » et « Jeunes femmes et vieux messieurs » avec sa classe habituelle. Suivent Simone Bartel (« Douze belles dans la peau »), Juliette Gréco (« Il était une oie », « Les amours perdus », « L’amour à la papa », « La jambe de bois (Friedland) », « La recette de l’amour fou »), Jean-Claude Pascal (« Le poinçonneur des Lilas »), Pia Colombo (« Défense d’afficher »), Lucien Attard (« Le charleston des déménageurs de piano »), Jacques Lasry (« Douze belles dans la peau »), Trumpet Boy (« Le claqueur de doigts »), Los Goragueros (« Mambo miam miam »). Deuxième 25 cm de Serge Gainsbourg, « N°2 » démarre le CD 3 avant une autre intervention de Michèle Arnaud (« Il était une oie », « Ronsard 58 »). Le talent de Gainsbourg pour composer la musique de films est patent avec ici « Les loups dans la bergerie » et « L’eau à la bouche ». Suivent les quatre plages du EP « Romantique 60 ». En bonus, figure « Elle n’avait que dix-sept ans » par Francis Lemarque, adapté de « Seventeen » de Marty Robbins. Ce n’est donc pas une création de Serge Gainsbourg, mais celui-ci répondant à l’invitation d’Alain Goraguer, y est entendu répétant 17 ans avec cette voix si reconnaissable. La qualité d’intégrale annoncée n’est pas usurpée. »
Par Jean-William THOURY – JUKE BOX MAG n°301 janvier 2012