« Des musiciens, chanteurs qui nous séduisent toujours… » par Trad Magazine

La Sainte Trinité, c’est bien sûr les fondateurs de la bossa nova : le carioca Antonio Carlos Jobim (pianiste et compositeur), le poète diplomate Vinicius de Moraes et le guitariste bahianais João Gilberto (Frémeaux ressort en un CD ses trois premiers disques introuvables, ref. FA5216). Les années 1960 voient cette mouture particulière de la musique populaire brésilienne (MPB) qui a pris naissance dans la moyenne bourgeoisie blanche de Rio de Janeiro, dans les quartiers chics de Copacabana et d’Ipanema, conquérir le monde à la vitesse d’un raz de marée. La mode du tropicalisme passera mais la bossa nova restera et deviendra un genre musical très original en empruntant des éléments musicaux formels qui viennent du jazz. « Officiellement », la bossa nova naît avec la publication de « Chega de saudade » (ça suffit de nostalgie) en 1958, même si on peut faire remonter les innovations douces et la transformation du samba plus haut dans le temps, comme l’a bien montré dans l’album « Les précurseurs de la bossa nova » (ref . FA5371 – chroniqué dans Trad Magazine n°126, NDLR) Philippe Lesage, concepteur de l’album et auteur du riche livret, qui avec Teca Calazans presque tous les albums anthologiques de MPB chez Frémeaux. On redécouvre avec bonheur, tendresse et nostalgie un univers que l’on a aujourd’hui très peu l’occasion de fréquenter. Des musiciens, chanteurs et des couleurs harmoniques qui nous séduisent toujours.
Par Michel PLISSON – TRAD MAGAZINE