« La magie opère » par L’Express

Depuis la disparition d’Astor Piazzola, Raul Barboza, qui vit en France, porte haut et fort les couleurs de l’accordéon argentin. Il n’a que huit ans, en 1945, quand son père, Adolfo, guitariste et chef d’orchestre, lui offre son premier instrument. A 9 ans, on le surnomme déjà « le Magicien ». A 11, il grave ses premiers sillons avec le groupe Irupe. Puis, forcément, il finit par faire sa carrière en solitaire. Spécialiste du chamané (style musical ludique et festif du peuple guarani), il fait de chacun de ses concerts une offrande au public, à la nature et à la vie. Sur ces trois albums, enregistrés en 1995 et 1998, il explore tous les rythmes de son pays. Dès que son soufflet s’entrebâille, la magie opère. La main droite, déliée, improvise des mélodies dont on voudrait qu’elles ne cessent jamais, tandis que la gauche assène ses riffs en un dialogue renversant. Il méritait bien cette anthologie.
J.-M.P. - L’EXPRESS