Le pari est réussi, la qualité des arrangements faisant vraiment sonner l’orchestre par Jazz Mag

Rares sont les pianistes de jazz arrivés à maturité qui n’ont pas fait de disque en trio. Ludovic de Preissac est de ceux-là et on aurait pu penser qu’il allait céder à la tradition à l’occasion de son sixième enregistrement comme leader. Mais le piano semble n’être pour lui qu’un moyen de faire de la musique et ce quadragénaire discret n’a pas l’air impatient de consacrer un album à ses talents d’interprète. Depuis des années, c’est l’arrangement qui l’intéresse et c’est en « gonflant » son quintette de base en septette (plus des invités) qu’il nous présente son dernier travail. Outre l’œuvre elle-même, West Side Story l’a inspiré à travers une version qu’Oscar Peterson en fit en 1962. Son idée (avec l’aide de Stéphane Audard qui arrange trois titres) était de faire une suite swingante pour mettre en valeur les différents solistes de l’orchestre. Ainsi, dès le Prologue, Sylvain Gontard fait démarrer la machine sur des chapeaux de roue avec un super solo de trompette. Et parmi les invités qui viennent grossir la troupe, le chanteur Allen Hoist, New-yorkais formé à l’école de la comédie musicale, est étonnant de vérité. Le pari est réussi, la qualité des arrangements faisant vraiment sonner l’orchestre. A ce propos, le mixage (assuré par un musicien de jazz : Gilles Réa) n’est pas étranger au son d’ensemble. Classique et pas revivaliste.

Par Philippe VINCENT – JAZZ MAG