« Le serpent de Godard se fait charmeur » par Jazzman

Plongeant dans les racines de son tuba, Michel Godard en exhume le serpent. Oublié ou presque du répertoire romantique et contemporain, le serpent était tout bonnement ignoré du jazz et de ses musiques cousines. Renouant avec la tradition du 16e siècle où il se lovait autour des voix de plain-chant, le serpent de Godard se fait charmeur en invitant quelques voix à le caresser. Dommage que celle de Maria Contreras nous joue la mue car les autres vocalistes, Armelle de Fondeville et Linda Bsiri en particulier sont parfaites dans le rôle de la tentatrice. Paradoxalement, ce sont les plages où Godard assure seul avec ses serpents et tubas la fonction du chant sinueux et de l’accompagnement vertébré qui sont les plus fortes. La Volupté, Black Snake Blues et Le Chant du serpent sont plus que des curiosités : le démon tentateur y roule des yeux de velours.
Paul GOUPIL - JAZZMAN