« Un polyrythmicien essentiel » par Jazz news

Frappe ravageuse, jeu de balais incendiaire, drive catalyseur : Elvin Jones aura dû batailler avant d’imposer son style et de révolutionner la batterie dans cette période cruciale entre la mort de Bird et l’avènement de Trane. Arrivé de Detroit à New York, le cadet de la famille Jones (entre Hank et Thad tous les deux présents ici) va en effet être souvent considéré comme un interlocuteur plus que comme un accompagnateur et susciter des réticences parmi ses pairs. C’est le concert au Village Vanguard avec Sonny Rollins qui va donner au batteur la dimension de dynamiteur à suivre et le pousser dans les bras d’un John Coltrane prêt à faire trembler les murs. Vingt et un titres – tous évidents et certains même un peu cachés comme cette magnifique séance en Suède avec Tommy Flanagan – et deux magnifiques textes des deux Alain (Gerber et Tercinet) pour ne rien oublier de ce polyrythmicien essentiel.
Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS