Une audace folle et malicieuse par Le Monde de la Musique

Musique : Mireille. Paroles : Jean Nohain. Tout cela paraît évidemment bien démodé aujourd'hui, sans avoir le poids de la tradition réaliste. Comme le note Daniel Nevers, à qui l'on doit ces rééditions, le mot "petit" est ici celui qui revient le plus souvent : Tout petit, le petit bureau de poste, Ce petit chemin, les Trois petits lutins, tout semble aujourd'hui riquiqui, voire franchement "culcul". La voix de Mireille en premier lieu. Pourtant, si l'on prête attentivement l'oreille à Couchés dans le foin ou aux Trois gendarmes, les apparences enfantines dissimulent des textes d'une audace folle et malicieuse, peu destinée au jeune public de l'époque. Bien plus, sur le plan musical, les musiques de Mireille nous font aborder le grand tournant de la chanson française qui commence à tomber sous l'influence du jazz. C'est encore plus évident si l'on examine les interprétations du premier "crooner français", Jean Sablon, qui - avec le tandem Phills et Tabet - sera quelques temps le partenaire privilégié de Mireille. Franck BERGEROT - LE MONDE DE LA MUSIQUE