Une inépuisable fontaine de joie et de bonheur par Lion

L’histoire du jazz vocal est jalonnée par les groupes parfois attachés à des big bands ou indépendants comme le plus célèbre, le plus original et le plus talentueux de tous, celui de Lambert-Hendricks-Ross ou des Manhattan Transfer. En France, le plus bel ensemble du genre est celui des double six animé par Mimi Perrin. Les Six et demi rallument la flamme avec infiniment de talent, à la hauteur de leurs prédécesseurs. Pas de demi-mesure, ils sont bien six : Pierre-Gérard Verny (direction musicale et arrangements), Guylem Delassus, Bruno Kerhoas, Patricia Ouvrard, Marc Thomas, Olivia Houser, accompagnés par le trio de l’excellent pianiste Pierre de Bethman avec, pour quelques plages, des invités de marque comme Stéphano di Battista (sax), Flavio Bulito (bugle), Olivier Ker Ouro (harmonica), Marc Fosset (guit), et Claude Bolling (p). Leur premier CD les avait déjà fait remarquer il y a dix ans et leur avait valu une nomination aux cinquièmes Victoires de la musique. Ce deuxième disque Toi ma vie confirme, nous fait regretter qu’il ait fallu l’attendre si longtemps et nous fait souhaiter que d’autres suivent rapidement. Onze titres faisant alterner chansons du folklore français et standards de jazz comme The man I love, It ain’t necessarily so, Our love is here to stay. Leur version du célèbre I Won’t dance, popularisé par Fred Astaire, est un véritable chef-d’œuvre. Ils possèdent toutes les qualités désirables : la pureté et la franchise de l’attaque, la justesse, la clarté de la diction, la perfection de la mise en place, la musicalité, l’originalité des arrangements et pour couronner le tout un swing olympique. Une inépuisable fontaine de joie et de bonheur.
Par LION