« Une période magique où Webster campait sur le toit du monde » par Le Son du Monde

Entamant, dès 1940, des allers et retours entre de petites formations ou les grands orchestres de Duke Ellington ou Count Basie, le saxophoniste ténor Ben Webster, pur produit de la scène de Kansas City et qui, son existence durant, paya son tribu à l’alto de Johnny Hodges, bénéficia, si l’on peut dire, du surnom de « brute », pour l’approche virile des thèmes sur lesquels il portait son dévolu, en particulier grâce à l’usage d’une embouchure double lip. Sa sensualité, dans les ballades, lui permet pourtant de s’asseoir à la droite de Dieu (Coleman Hawkins) et à parité avec le Saint-Esprit swing (Leste Young). Ce double album rend compte – aux côtés de Cozy Cole, Art Tatum ou Michel Legrand – de cette période magique où Webster campait sur le toit du monde.
Par Christian LARREDE – LE SON DU MONDE