Une phase de transition par Jazz Magazine

« Avant les indispensables Tommy Flanagan et Paul Smith, Ella avait abondamment travaillé avec un pianiste pas moins singulier et tout aussi remarquable de pertinence harmonique : Ellis Larkins, que son talent (précoce : à onze ans il jouait dans un orchestre) et son élégante discrétion cantonnèrent au rôle d’accompagnateur de vocalistes. D’où ici, regroupés en un premier CD, dix-neuf standards où prédomine la signature des frères Gershwin, alternance de softitudes ciselées par le duo et de ballades aussi primesautières (mais sans excès) que Makin’ Whoopeei ! ou Nice work if You Can Get it. Le second disque dévoile, à travers un même nombre de thèmes, le versant orchestral du travail de la chanteuse en compagnie des leaders aussi différents que Sy Oliver, Bill Doggett, André Previn et Benny Carter. Soit des contextes moins duveteux, voire plus roboratifs (certains diront “vulgaires”, notamment à cause de quelques interventions vocales très “pop” de l’époque), que les écrins plus ou moins hollywoodiens qui lui seront offerts par la suite. Soit une phase de transition entre la période “Chick Webb, etc.” et la starisation tous azimuts. » PC – Jazz Magazine