Retour Au Contrat Naturel - Michel Serres
Retour Au Contrat Naturel - Michel Serres
Ref.: FA5202

Cours de MICHEL SERRES 

Ref.: FA5202

Label : Frémeaux & Associés

Durée totale de l'œuvre : 1 heures 40 minutes

Nbre. CD : 2

Sélectionnez une version :
Grâce à ce pack, vous bénéficiez d’une remise de 21.58 % soit de 10,99 €
Cette œuvre est déjà dans votre panier
Une version numérique de cette œuvre est déjà dans votre panier
Expédié sous 24 à 48h
Présentation

« Lorsqu’il publie Le Contrat naturel (éditions François Bourin, 1990), Michel Serres fait plus qu’exprimer un état de sa recherche philosophique.
En intellectuel, il s’engage au cœur même d’une question fondamentale pour l’avenir de l’humanité : le souci écologique. Quelles sont les limites de la planète terre ? Quels sont les devoirs des civilisations modernes envers elle ? Y a-t-il une fin de la nature prévisible ou prévue ?
A la croisée des chemins entre sciences humaines, sciences dures et droit, les thèses de Michel Serres ont eu nombre de résonances dans les débats et les institutions internationales chargées de la question écologique, et ont évolué dans un aller-retour permanent avec l’actualité.
Revu en 1992 pour une réédition chez Flammarion à l’occasion de la conférence de Rio et de l’appel d’Heidelberg, Le Contrat naturel est en réalité l’objet d’une actualisation per­ma­­nente, véritable work in progress du philosophe. En 1998, la Bibliothèque nationale de France invitait Michel Serres à effectuer un Retour au Contrat naturel dans une conférence publique suivie d’un débat. A l’heure de la prise de conscience par les politiques du monde entier du problème écologique (Grenelle de l’environnement, prix Nobel de la Paix d’Al Gore et du GIEC pour leur campagne de sensibilisation aux dangers du réchauffement climatique…), la prise de parole et de position de Michel Serres reprend tout son sens éthique et délivre la pensée du philosophe sans médiation aucune, avec toute la clarté du pédagogue et la finesse de l’Académicien. »
Patrick Frémeaux
Droits : Groupe Frémeaux Colombini en accord avec Michel Serres (Collection Cours de philosophie à écouter sur CD).



Complétez votre collection
Œuvres sélectionnés
Retour Au Contrat Naturel - Michel Serres
Version CD
V. CD
29,99 €
Apprendre A Philosopher Avec Jacques Ricot
Version CD
V. CD
29,99 €
Jean-Toussaint Desanti
Version CD
V. CD
29,99 €
=
Pour un prix total de
80,98 €
au lieu de 89,98 €
Presse
Les bibliothèques sonores regroupent les livres audio, le théâtre sonore, les disques parlés pour enfants, les discours des hommes politiques, les enregistrements historiques et les cours des philosophes.Livraphone, Le Livre qui parle, Thélème et La Voix des femmes ont été les premiers éditeurs de livres enregistrés. Frémeaux & Associés, Gallimard et Audiolib ont ensuite ouvert le livre audio au grand public.
Lire davantage Lire moins
 Ascenseur pour le Jazz invite Patrick Frémeaux                Julien Delli Fiori, France Inter"Vous aimez les belles histoires ? Attachez vos ceintures, fermez les yeux, ouvrez grand les oreilles et préparez-vous pour un vol sans escale vers le Pays aux Merveilles. Rien ne lui fait peur. Ni la Bible, ni l'Iliade, ni l'Odyssée. Et encore moins l'intégrale de Django Reinhardt (plus de 30 CD). Ce soir, Patrick Frémeaux prend les commandes de l'Ascenseur et entraîne le liftier en chef dans des contrées, grâce à lui, sauvées de l'oubli. Depuis 1991, sa société Frémeaux et Associés, créée avec Claude Colombini, vulgarise le patrimoine sonore mondial. Défricheur insatiable, il a sauvé plus de dix mille enregistrements promis à la destruction, collecté des cylindres, des rouleaux acétates ou des disques soixante-dix-huit tours ; le tout nettoyé grâce à des technologies sophistiquées et préservé définitivement avec le numérique. Pour Patrick Frémeaux, la dimension culturelle de tous ces trésors l'emporte sur sa réalité économique et la diversité doit rester l'exigence suprême. Les disques édités par Frémeaux et Associés ont plusieurs axes : jazz, blues, gospel, country, musiques du monde et chanson française. Mais ce n'est pas tout. La mémoire des grands témoins contemporains est également mise à contribution par le biais d'entretiens avec des philosophes (Michel Serres, Michel Onfray...) ou l'édition discographique de cours comme ceux de Vladimir Jankélévitch. Mais ce serait cacher une partie des trésors si on ne parlait pas des CD de sons de la nature, de disques culturels pour enfants, des livres sonores ou d'enregistrements historiques. Alors place à la musique, aux réactions et aux mots de Patrick Frémeaux !" par Julien DELLI FIORI - Ascenseur pour le jazz (France Inter)
Lire davantage Lire moins
Lire Michel Serres, nous le faisons régulièrement. L’écouter est un plaisir trop rare pour ne pas gouter la possibilité que nous offre ce coffret. Michel Serres nous explique «  dans le texte » d’une façon limpide, facilement accessible sa pensée philosophique. Son travail de recherche déjà bien abouti mais toujours en cours nous invite à penser notre «  être au monde » en intégrant l’idée d’une écologie positive. Pour ceux qui n’auraient pas lu Michel Serres, voilà une façon simple et peu chère de rencontrer ce penseur prolixe et passionnant. A découvrir absolument.M.L. VIALLARD – PUBLICATION MEDECINE (MASSON)
Lire davantage Lire moins
[…] En publiant Le Contrat naturel, en 1990, Michel Serres philosophait sur le souci écologique, une question vitale pour l’humanité. Ce coffret de deux CD reprend l’intégralité de la conférence donnée près d’une décennie plus tard à la bibliothèque nationale (1). Deux ministres ou secrétaires d’Etat à l’environnement, l’une verte, Dominique Voynet, l’autre de droite, Nathalie Kosciusko-Morizet discutent, à la demande du journal Libération, sur la responsabilité passée et à venir de l’homme dans les désastres écologiques (2). (1) Retour au contrat naturel (FA5202), (2) L’homme saura-t-il réparer ce qu’il détruit ? (FA5204), production Frémeaux et Associés. André FOUQUET - OUEST-FRANCE
Lire davantage Lire moins
Soyez assuré de tout l’intérêt qu’a suscité cette réédition et cette réactualisation du contenu de la conférence – débat de 1998, intitulée « Retour au contrat naturel », dans laquelle Michel Serres exprime superbement sa pensée sur l’écologie, en référence à la philosophie, au droit et aux sciences expérimentales.Cédric GOUBET - LE CHEF DE CABINET DU PRÉSIDENT DE LA REPUBLIQUE
Lire davantage Lire moins
Liste des titres
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Présentation de la Conférence
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:00:47
    1998
  • 2
    Avertissement liminaire 1
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:11
    1998
  • 3
    Avertissement liminaire 2
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:04:21
    1998
  • 4
    Deux morts communes : originalité de l'homme
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:43
    1998
  • 5
    Deux morts communes : origine de l'Occident
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:04:22
    1998
  • 6
    La troisième nouvelle mort
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:01:07
    1998
  • 7
    La troisième nouvelle mort : originalité du XXe siècle
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:45
    1998
  • 8
    La troisième nouvelle mort : deux modalités
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:47
    1998
  • 9
    La chaleur et les objets monde
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:33
    1998
  • 10
    Qu'est-ce qu'un objet?
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:48
    1998
  • 11
    Dépendance et possession
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:52
    1998
  • 12
    Le monde ou la nature
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:46
    1998
  • 13
    Bilan de la globalisation
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:01:47
    1998
  • 14
    Pollution
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:49
    1998
  • 15
    Antécédents politiques et religieux
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:14
    1998
  • 16
    Caractère juridique de l'antécédent du Vrai
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:28
    1998
  • 17
    Sujets, Objets, Connaissance
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:01:53
    1998
  • 18
    La connaissance et l'échange
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:35
    1998
  • 19
    Le droit qui fonde la symbiose
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:04:29
    1998
  • 20
    Archaïsmes philosophiques
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:50
    1998
  • 21
    Archaismes philosophiques : le pouvoir
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:01
    1998
  • 22
    Envoi
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:20
    1998
  • Piste
    Titre
    Artiste principal
    Auteur
    Durée
    Enregistré en
  • 1
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 1
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:04:37
    1998
  • 2
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 2
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:32
    1998
  • 3
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 3
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:01:47
    1998
  • 4
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 4
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:01:29
    1998
  • 5
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 5
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:20
    1998
  • 6
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 6
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:04:33
    1998
  • 7
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 7
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:00:35
    1998
  • 8
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 8
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:01:34
    1998
  • 9
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 9
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:39
    1998
  • 10
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 10
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:02:01
    1998
  • 11
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 11
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:13
    1998
  • 12
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 12
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:14
    1998
  • 13
    Questions/Réponses ayant suivi la conférence 13
    Michel Serres
    Michel Serres
    00:03:30
    1998
Livret

Retour au Contrat Naturel

Michel Serres

Retour au Contrat Naturel


Discographie
CD1 :
01. Présentation de la conférence
02 & 3. Avertissement liminaire
La mort globale monde-humanité
04. Deux morts communes : Originalité de l’homme par rapport aux animaux
05. Deux morts communes : Origine de l’Occident : ses antiquités
06. La troisième nouvelle mort :
07. La troisième nouvelle mort : Originalité du XXe siècle
08. La troisième nouvelle mort : Deux modalités
Le Nouvel objet-monde
09. La chaleur et les objets-monde
10. Qu’est-ce qu’un objet ?
11. Dépendance et possession
12. Le monde ou la nature
13. Bilan de la globalisation
(Objectif : le Terre entière / Subjectif : l’humanité / Collectif : nouvelle distribution objet-sujet / Du droit à la politique)
Conditions juridiques de la connaissance et de l’action
14. Pollution : le prix des choses ou leur gratuité ?
15. Antécédents politiques et religieux
16. Caractère juridique de l’antécédent du vrai. Choses et causes : l’archaïque et le nouveau contrat
17. Sujets, objets, connaissance (chapitre incomplet, retranscrit en page X du livret) Histoire des causes (chapitre manquant, retranscrit en page X du livret)
18. La connaissance et l’échange : le donné
19. Le droit qui fonde la symbiose / Un Contrat naturel, imité de Lucrèce et des Italiens
Luttes, maîtrise, paix, symbiose
20. Archaïsmes philosophiques : le pouvoir / Le maître et l’esclave : de l’anciennes mort
21. Archaïsmes philosophiques : le pouvoir / La dialectique et le réseau
22. Envoi

CD2 :
Questions / réponses ayant suivi la conférence publique (13 pistes, durée totale : 34’14) 

Environnement : pour un retour au « Contrat naturel », par Michel Serres
Article paru dans Le Figaro du samedi 17 - dimanche 18 novembre 2007
S’occuper de la nature revient aujourd’hui à s’occuper d’écologie. Qu’est-ce donc que l’écologie ? Usité en langue française pour la première fois autour de 1874 sur le modèle allemand proposé par Haeckel en 1866, mais inventé – semble-t-il – dès 1852 par le philosophe américain Thoreau, le terme « écologie » a aujourd’hui deux sens très distincts. Premièrement, celui d’une discipline scientifique, adonnée à l’étude d’ensembles, plus ou moins nombreux, de vivants interagissant entre eux et avec leur milieu.[...] De même qu’elle étudie cet ensemble lié d’êtres vivants et d’objets inertes, l’écologie réunit un concert complexe de disciplines classiques et récentes, comme les mathématiques (les équations différentielles), la thermodynamique, la biochimie et ainsi de suite. Le second sens du terme «éco­logie» est celui, idéologique et politique, d’une doctrine variable selon les auteurs et les groupes, et visant, par des moyens divers et contestés souvent par ses adversaires, à la protection de l’environnement. Il arrive fréquemment que les dits écologistes, au second sens, ignorent tout de l’écologie, au premier sens. Publié en 1990, Le Contrat naturel n’utilise pas une seule fois le vo­cable «écologie». Pourquoi ? Je n’utilisai pas le terme « écologie » parce que Le Contrat naturel est un livre de philosophie du droit, qui traite en particulier de qui a le droit de devenir sujet de droit. Pendant des siècles, du moins en Occident, ne pouvaient ester en justice que les mâles adultes faisant partie d’une classe sociale donnée, le plus souvent excellente : citoyens grecs ou romains, nobles, bourgeois, à l’exception des esclaves, des étrangers, des femmes, des enfants, des pauvres et des misérables. Toute l’histoire du droit peut être comprise comme l’effort d’une certaine libération qui, peu à peu, a permis à ces étrangers, ces femmes, ces enfants, ces pauvres, ces misérables, parfois à l’embryon même, de devenir sujets de droit, c’est-à-dire majeurs devant la justice et autres services publics. J’ai honte de mon pays qui m’enseigna pendant toute ma jeunesse qu’il élisait son gouvernement au suffrage universel, alors que les femmes n’y obtinrent le droit de vote qu’en 1946. Il fallait même une autorisation signée du mari pour que leurs femmes obtiennent un compte en banque. Plaisante démocratie machiste qui ne voit d’universalité que mâle ! Toute cette histoire se termine, au moins en théorie, par la célèbre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, édictée pendant la Révolution française, et, mieux, à la sortie de la dernière guerre mondiale, par une déclaration analogue votée par les Nations unies en 1948, et, celle-là, universelle. Alors, en droit – non en fait –, tout le monde devint à cette époque sujet de droit.
Le Contrat naturel défend une thèse nouvelle que cette Déclaration n’atteindra sa pleine universalité que lorsqu’elle décidera que les vivants, les objets inertes et, en somme, tout ce qu’on appelle la nature entière, deviendront, à leur tour, des sujets de droit. En conséquence, il convient de penser un contrat naturel passé réellement entre les humains et les choses, entre la nature et les nations, comme jadis nous pensâmes un contrat social passé seulement dans les nations, c’est-à-dire entre les humains seuls. Or, dès la parution de ce livre, flamba une contestation. L’argument principal partout opposé à ma thèse consista à dire : mais qui donc va signer ce contrat ? [...] Et ma réponse était tout à fait humble : ai-je donc été assez animiste, assez totémiste, assez fétichiste, pour penser qu’à cette place pensait une personne ? Combien objectèrent au «contrat social» de Jean-Jacques Rousseau le même argument, puisque nul, en effet, ne le signa jamais et que nul, en effet, ne peut dater ni documenter la date et les circonstances d’une cérémonie où on l’aurait signé ? La volonté générale d’un groupe comporte d’ailleurs aussi peu d’organes que les sujets que je défends. Ces contrats, celui de Rousseau et le mien, se présentent donc comme des conditions. Si nous vivons ensemble de telle et telle manière, tout se passe comme si on avait signé un contrat social, comme si nos ancêtres avaient signé un tel contrat. Si aujourd’hui nous protégeons telles espèces en voie de disparition, c’est que, virtuellement du moins, nous leur reconnaissons le droit à l’existence. Les chasseurs de tigres au Bengale, au temps de l’occupation anglaise, ne leur reconnaissaient en aucune manière ce droit, ce qui impliquait, sans que les chasseurs s’en doutent, l’éradication complète de ces bêtes. Nous commençons à penser possibles des procès de détail opposant, par exemple, tel parc, telle forêt, telle mangrove à tel et tel pollueur. Ces actions supposent une acceptation tacite de ces choses comme sujets de droit. Nos conduites actuelles, notre sensibilité même, si nouvelle par rapport à la nouvelle fragilité des choses, vécues jadis comme dures face à notre impitoyable sensibilité, supposent bien que la nature devient, peu à peu, à mesure qu’elle s’affaiblit devant notre puissance, un véritable sujet de droit.
Par Michel SERRES, philosophe.

Le troisième volume des Entretiens du XXIe  siècle de l’UNESCO paraît en novembre 2007 sous le titre «Signons la paix avec la Terre» (Albin Michel/UNESCO). Dix-sept experts du monde entier ont contribué à cet ouvrage, qui porte sur l’avenir de la planète et de l’espèce humaine.

© 2008 Michel Serres / Le Figaro

Michel Serres
Né à Agen en 1930, Michel Serres entre à l’École navale en 1949 et à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1952. Agrégation de philosophie en 1955. De 1956 à 1958, officier de Marine sur divers vaisseaux de la Marine nationale : escadre de l’Atlantique, réouverture du Canal de Suez, Algérie, escadre de la Méditerranée. Doctorat en 1968. Enseigne à l’université de Clermont-Ferrand et de Vincennes, en philosophie, puis à Paris-I, en histoire des sciences jusqu’en 1997. Professeur à l’université Johns Hopkins, Baltimore, de 1969 à 1979, à l’université de New York à Buffalo, de 1980 à 1985, à Standford University depuis 1984.

Bibliographie :
Membre de l’Académie française depuis 1990, Michel Serres est l’éditeur du Corpus des œuvres de philosophie en langue française (Fayard), directeur des Éléments d’histoire des sciences (Bordas), directeur avec Nayla Farouki du Trésor, dictionnaire des sciences (Flammarion) et de Paysages des sciences (Le Pommier). Il est l’auteur de très nombreux essais philosophiques et d’histoire des sciences.
Le Système de Leibniz et ses modèles mathématiques, PUF, 1982 (1re édition 1968)
Hermès I. La communication, Éditions de Minuit, 1969.
Hermès II. L’interférence, Éditions de Minuit, 1972.
Hermès III. La traduction, Éditions de Minuit, 1974.
Jouvences. Sur Jules Verne, Éditions de Minuit, 1974.
Auguste Comte. Leçons de philosophie positive, tome 1, Hermann, 1975.
Esthétique sur Carpaccio, Hermann, 1975.
Feux et signaux de brume. Zola, Grasset, 1975
Hermès IV. La distribution, Éditions de Minuit, 1977.
La Naissance de la physique dans le texte de Lucrèce, Éditions de Minuit, 1977.
Hermès V. Passage du Nord-Ouest, Éditions de Minuit, 1980.
Le Parasite, Grasset, 1980.
Genèse, Grasset, 1982.
Détachement, Flammarion, 1983.
Rome. Le livre des fondations, Grasset, 1983.
Les Cinq Sens, Grasset, 1985.
L’Hermaphrodite, Flammarion, 1987.
Statues, François Bourin, 1990.
Éléments d’histoire des sciences (en collaboration), Bordas, 1989.
Le Contrat naturel, François Bourin, 1990.
Le Tiers-Instruit, François Bourin, 1991 ;
Éclaircissements. Entretiens avec Bruno Latour, François Bourin, 1992.
La Légende des Anges, Flammarion, 1993.
Les Origines de la géométrie, Flammarion, 1993.
Atlas, Julliard, 1994.
Éloge de la philosophie en langue française, Fayard, 1995.
Nouvelles du monde, Flammarion, 1997.
Le Trésor, dictionnaire des sciences (en collaboration), Flammarion, 1997.
A visage différent (en collaboration), Hermann, 1997.
Paysages des sciences (en collaboration), Le Pommier, 1999.
Variations sur le corps, Le Pommier, 1999.
Hergé, mon ami, éditions Moulinsart, 2000.
Hominescence, Le Pommier, 2001.
L'incandescent, Le Pommier, 2001.
Rameaux, Le Pommier, 2004.
Récits d'humanisme, Le Pommier, 2006.
Petites chroniques du dimanche soir, Le Pommier, 2006.
L'art des Ponts : Homo pontifex, Le Pommier, 2006

Lors de l’enregistrement de la conférence à la Bibliothèque nationale de France, un passage n’a pas été enregistré, en raison d’un dysfonctionnement technique. Le texte manquant a pu être retranscrit et nous le livrons ci-dessous. Il se situe au niveau de la piste 17 du CD1 :

Sujet, objets, connaissance
Toute la question porte sur le statut des sujets d’abord et des objets ensuite. J’ai proposé la notion de Contrat naturel et il a paru fou à certains, il apparût même délirant, de proposer un Contrat qui engagerait ou pour lequel s’engagerait simplement un objet : l’objet-monde, l’objet-nature. Autant faire un cheval Sénateur ou marâtre la Nature. Poésie ou folie. Que je sache, l’on a objecté les mêmes critiques à Rousseau, puisque le Contrat social ne fut jamais signé, dans l’histoire connue ou connaissable par aucun homme ni aucun collectif, et qu’il désigne, chez le philosophe, la condition sine qua non ou transcendantale de la formation des sociétés. L’on aurait pu, de même, critiquer Bacon de la même façon : à qui commande-t-on, à qui obéit-on, dans son adage qu’on ne commande à la Nature qu’en lui obéissant ? Arrive-t-il que des kantiens ne comprennent pas ce que signifie le terme condition ? Or, tout ce que je viens de dire de la globalisation a pour but de décrire la transformation progressive et profonde des statuts respectifs des objets dans le processus qui fait croître action et connaissance vers l’universel ; comment le statut objectif du sujet collectif varie, puisque, anciennement actif, il devient l’objet global passif des forces et contraintes en retour de ses propres actions, et comment le statut de l’objet-monde varie, puisque, anciennement passif, le voici, à son tour, actif en retour, et puisque, anciennement donné, il devient notre partenaire de fait. Je vais définir comment, plus précisément. Mais avant cela, nous ne pouvons plus décrire la scène de la connaissance au moyen du couple médiéval sujet-objet : les termes eux-mêmes changent, ainsi que leur relation. Pour ce qui concerne cette relation, je ne connais aucune connaissance qui ne commence, aussi, par des conditions de droit, dont l’impact augmente dans l’histoire des sciences au moins aussi vite que les conditions de globalisation. Tout savoir demande, en effet, un accord ou consensus que seules des instances de droit et de fait se chargent d’établir. L’enseignement nous fait passer devant des jurys d’examens, de passages, de concours, de prix ou de publication… Avant de proclamer quoi que ce soit vrai, faux ou probable, avant même de dire que ceci ou cela est ou non un objet, de science ou de non-science, telle instance en délibère et en décide, pendant un procès largement contradictoire. Des sujets de droit disent le droit des objets.


Histoire des causes

Ces conditions juridiques n’ont pas toujours évité de mortelles conclusions. Tout le monde s’étonne, aujourd’hui, du procès de Galilée, comme si cette action, exceptionnelle, avait fondé la science moderne ; cela montre l’immense inculture de notre ère. Car je ne connais point de savant grec préoccupé de science objective, astronomie, physique ou médecine, qui n’ait un jour comparu devant les tribunaux et risqué ou laissé sa tête pour avoir interrogé les astres, les cristaux ou les plantes, sous le chef qu’il se désintéressait des choses politiques et des affaires de sa patrie. Le philosophe non engagé se trouve exclu de la communauté. Que la chose émerge avec la cause, l’histoire grecque des grands procès l’atteste en surabondance. Plutôt rare dans l’aire et dans l’ère chrétiennes, le procès de Galilée me paraît, désormais, un reste de cette lointaine histoire. Que les grandes philosophies occidentales (de Platon et Aristote à Hegel) cherchent à découvrir, comme je l’ai noté en commençant, le lieu commun d’où penser à la fois la science et le droit me paraît une trace large de cette origine. Pourquoi appelons-nous d’un même terme les lois de l’une et de l’autre, pourquoi dit-on ou ne dit-on pas nature pour le monde et pour les hommes ? Or nous devons, aujourd’hui, penser un nouvel objet qui dépasse de loin le statut des objets locaux, puisque à certains égards nous devenons les objets de cela dont nous ne savons même pas s’il est un objet : si nous traitons le monde comme un objet, nous nous condamnons à devenir, à notre tour, objets de cet objet. Pour penser cette situation nouvelle, nous revenons donc au geste juridique d’origine : cet objet nouveau-là émerge à la pensée par un nouveau Contrat, qui établit à la fois cet objet global nouveau et le nouveau groupe global qui le pense, qui agit sur lui, dont les débats le font apparaître, dont les actions le font réagir et dont les réactions conditionnent en retour la survie même du collectif qui le pense et agit sur lui. Depuis plus de vingt ans, nous ne faisons qu’établir les bases de ce que j’ai nommé pour l’avoir entendu signer le Contrat naturel. Que, pour avoir repris ce geste, des philosophes politiques pour qui le monde ni la science ni le droit n’existent, m’aient, violemment et sans m’avoir lu ni compris, critiqué, m’a paru d’un prix fort léger par rapport au traitement qui aurait dû m’être infligé. Sans doute ma tête a-t-elle été sauvée par le fait que les hommes politiques ont pris au sérieux, depuis lors, les problèmes en question. Le débat juridique a commencé, la collectivité mondiale prend acte de l’existence et du statut de ce nouvel objet que, faute de mieux, nous continuons d’appeler la nature et, en se réunissant à son propos, ils signent de fait le Contrat naturel. La philosophie a pour rôle, parfois héroïque, d’anticiper l’avenir. La connaissance et l’échange : le donné (CD1 piste 18)
© 1998 Michel Serres 2008 Frémeaux & Associés


Ecouter Michel Serres : Retour au Contrat Naturel © Frémeaux & Associés. Frémeaux & Associés est l'éditeur mondial de référence du patrimoine sonore musical, parlé, et biologique. Récompensés par plus de 800 distinctions dont le trés prestigieux Grand Prix in honorem de l'Académie Charles Cros, les catalogues de Frémeaux & Associés ont pour objet de conserver et de mettre à la disposition du public une base muséographique universelle des enregistrements provenant de l'histoire phonographique et radiophonique. Ce fonds qui se refuse à tout déréférencement constitue notre mémoire collective. Le texte lu, l'archive ou le document sonore radiophonique, le disque littéraire ou livre audio, l'histoire racontée, le discours de l'homme politique ou le cours du philosophe, la lecture d'un texte par un comédien (livres audio) sont des disques parlés appartenant au concept de la librairie sonore. (frémeaux, frémaux, frémau, frémaud, frémault, frémo, frémont, fermeaux, fremeaux, fremaux, fremau, fremaud, fremault, fremo, fremont, CD audio, 78 tours, disques anciens, CD à acheter, écouter des vieux enregistrements, cours sur CD, entretiens à écouter, discours d'hommes politiques, livres audio, textes lus, disques parlés, théâtre sonore, création radiophonique, lectures historiques, audilivre, audiobook, audio book, livre parlant, livre-parlant, livre parlé, livre sonore, livre lu, livre-à-écouter, audio livre, audio-livre, lecture à voix haute, entretiens à haute voix, parole enregistrée, etc...). Les livres audio sont disponibles sous forme de CD chez les libraires  et les disquaires, ainsi qu’en VPC. Enfin certains enregistrements de diction peuvent être écoutés par téléchargement auprès de sites de téléchargement légal.

commander les produits Frémeaux ?

par

Téléphone

par 01.43.74.90.24

par

Courrier

à Frémeaux & Associés, 20rue Robert Giraudineau, 94300 Vincennes, France

en

Librairie ou maison de la presse

(Frémeaux & Associés distribution)

chez mon

Disquaire ou à la Fnac

(distribution : Socadisc)

Je suis un(e) professionnel(le)

Librairie, disquaire, espace culturel, papeterie-presse, boutique de musée, médiathèque…

Contactez-nous