***** Soul Bag

« Les trente-six plages de ce double compact suivent, pas à pas, la majeure partie de la carrière phonographique d’avant-guerre du chanteur et guitariste Johnnie Temple. Le résultat est réellement fascinant, car celui-ci a été l’une des figures les plus importante du blues de cette époque (...) » Jacques DEMETRE – SOUL BAG. A reçu la distinction ***** Soul Bag


« Les trente-six plages de ce double compact suivent, pas à pas, la majeure partie de la carrière phonographique d’avant-guerre du chanteur et guitariste Johnnie Temple. Le résultat est réellement fascinant, car celui-ci a été l’une des figures les plus importante du blues de cette époque et, sur ce point, je ne partage pas l’opinion mitigée que Michel Guymont avait eue de son précédent disque publié par Wolf (cf. sa chronique dans notre numéro 124 de l’automne 1991). Pour revenir au présent recueil, on remarque qu’il débute avec quatre très beaux morceaux encore très proches du blues rural du Mississippi du fait que Temple y joue de la guitare avec le seul soutien de Charlie McCoy à la seconde guitare (à noter que The evil devil blues reprend le fameux Devil got my woman de Skip James). Viennent ensuite sept pièces dans lesquels Temple et McCoy sont rejoints par le remarquable pianiste Joshue Altheimer et qui comptent notamment deux versions de son « tube » Louise Louise Blues. Les douze titres qui suivent sonnent plus urbains, ayant été réalisés avec Odell Rand (le clarinettiste de la formation des Harlem Hamfats) soutenu, soit par la section rythmique de cet ensemble comprenant le pianiste Horace Malcolm lequel joue de bons solos dans Mean baby blues et Fare you well, soit par le bien meilleur Joshua Altheimer qui exécute un grandiose solo dans Between midnight and dawn. Parmi les thèmes chantés par Johnnie Temple dans cette série, on appréciera particulièrement son Hoodoo women où il cite une « prêtresse » du vaudou du nom de tante Carolina Dye, qui habitait à Newport. Le reste de cet album fait entendre l’excellent Sammy Price au piano et, successivement, Teddy Bunn, Lonnie Johnson et Albert Casey à la guitare, tandis que John Robinson ou Buster Bailey sont à la clarinette dans les sept dernières œuvres. Il y a là aussi de très bons moments, parsemés de solos de guitare par Bunn (Jelly Roll Bert et Up today and down tomorrow) et Johnson (Down in Mississippi). Presque partout, la voix rude et virile de Johnnie Temple, pimentée d’effets de falsetto (un peu comme chez Peetie Wheatstraw), fait merveille et nous fait vraiment pénétrer dans le tréfonds du blues. Saluons enfin le travail de Gérard Herzaft qui a rédigé une superbe brochure d’accompagnement contenant, non seulement les principaux épisodes de la vie de Johnnie Temple, mais aussi des explications détaillées sur chacun des morceaux figurant dans ce coffret. » Jacques DEMETRE – SOUL BAG. A reçu la distinction ***** Soul Bag