Les voix y sont remarquables par Jazz Classique

« Un nouvel album du Golden Gate Quartet est toujours un peu un événement dans le petit monde du gospel, tout comme peut l’être une nouveauté des Blind Boys of Alabama. C’est que ces deux groupes anciens commandent le respect dû à leur grand âge, avec en plus pour le Golden Gate le sentiment de revoir de vieux membres de sa famille, tant ils nous sont devenus familiers de par leurs nombreux disques et incessantes tournées en France. ... ». François-Xavier MOULE – JAZZ CLASSIQUE

« Un nouvel album du Golden Gate Quartet est toujours un peu un événement dans le petit monde du gospel, tout comme peut l’être une nouveauté des Blind Boys of Alabama. C’est que ces deux groupes anciens commandent le respect dû à leur grand âge, avec en plus pour le Golden Gate le sentiment de revoir de vieux membres de sa famille, tant ils nous sont devenus familiers de par leurs nombreux disques et incessantes tournées en France. Les visages radieux de Clyde Wright, entré dans le groupe en 1954, et de Paul Brembly qui ornent la couverture du livret sont comme des présences rassurantes, c’est bien encore de notre bon vieux Golden Gate Quartet dont il s’agit ici. L’album a été enregistré à Raleigh, en Caroline du Nord, pas très loin finalement du berceau de l’ensemble, la Virginie. La musique proposée dans ce nouvel album est un compromis entre la tradition du chant en harmonie caractéristique des groupes de jubilee et les modes contemporaines du chant rap. On sait bien que cette dernière manière de chanter en "rapping" n’est pas nouvelle et appartient bien à la tradition, celle des preachers dès les années vingt et celles de groupes vocaux tels les Gates eux-mêmes qui firent, dès le milieu des années trente, figure de révolutionnaires pour leurs conceptions rythmiques alors peu orthodoxes. Comme le souligne le texte de présentation au dos de l’album, "le groupe offre un lifting spectaculaire, avec un phrasé rap qui n’est tout simplement que la modernisation du style narratif, souligné par un mixage de couleurs sonores proche du son du R’n’B actuel". (…) Il faut cependant aller tout à la fin de l’album pour y découvrir une véritable perle, le morceau intitulé Joseph, chanté a capella avec le soutien d’un seul piano. Les voix y sont remarquables, celle de basse de Terry François, le petit nouveau du groupe, y étant tout particulièrement bien captée. Ce morceau est un vrai régal et mérite plusieurs écoutes répétées. Au total, voici un album qui peut surprendre par sa modernité mais qui reste très abordable, sachant que, comme l’écrit Clyde Wright dans les notes du livret, "le Golden Gate Quartet est non seulement considéré comme le plus important quartette de negro spirituals et de gospel songs, mais sans doute aussi comme le meilleur groupe de variétés" ». François-Xavier MOULE – JAZZ CLASSIQUE