« Un des meilleurs professionnels du grand orchestre » par Télérama

Serait-on injuste, en France, avec Claude Bolling ? On en parle rarement et quand on le chronique, c’est le plus souvent avec une sorte de paternalisme un peu agaçant. Pourtant Bolling est l’un des meilleurs professionnels du grand orchestre dans la tradition du middle-jazz. Tout est admirablement mis en place. Si le bât blesse quelque part, c’est peut-être justement dans sa fidélité à ses modèles, Basie ou Ellington : on ne trouve pas toujours ce qui pourrait créer la marque Claude Bolling. Il n’empêche que l’ensemble swingue avec bonheur, que la sincérité du chef comme des solistes ne fait pas de doute et qu’on aimerait que tous les jazzmen français soient aussi convaincants. Où il réussit à nous surprendre, c’est en nous présentant un des meilleurs comédiens de sa génération, Guy Marchand, comme chanteur de son orchestre. Quelques standards, de On The Sunny Side Of The Street à I Cover The Waterfront en passant par Some Of These Days, sont repris par Guy Marchand avec une maîtrise surprenante. Que ce soit dans la technique vocale, dans le swing, dans l’accent anglais, dans le feeling, Marchand peut rivaliser avec nombre d’Américains.
Jean WAGNER - TELERAMA