« Pink Turtle, Pop in Swing » par Jazz Classique

Je découvre ce disque du retour du festival d’Ascona où Pink Turttel a donné quatre concerts. Leur première prestation fut victime d’une mauvaise sonorisation mais, dès la deuxième le public fut très nombreux et enthousiaste. Moi qui suis au départ étranger à ce répertoire pop des années 70, j’ai eu un peu plus de mal à rentrer dans cette musique mais j’ai fini par me faire prendre au jeu. En revanche les musiciens américains présent avec qui j’ai échangé quelques mots, comme le jeune public qui se massait devant la scène connaissaient les originaux et furent d’emblée conquis par la musique, le dynamisme et la présence en scène de l’orchestre. Cette musique entendue à Ascona  est désormais disponible sur CD. Certains amateurs de jazz trouveront peut être qu’il y a ici trop de « pop » et pas assez de « swing » .Mais s’ils dépassent leur première impression et écoutent attentivement le CD jusqu’au bout, ils entendront tout de même une bonne dose de jazz. Ceux qui ont connu dans leur jeunesse les succès de Beegees, Super Tramp, Pink Floyd et autres AC-DC  auront,  eux, plus de facilités pour apprécier. Les vocaux sont plus copieux que les solos mais ils sont excellents, particulièrement ceux de Christophe Davot. Les arrangements, souvent complexes, contiennent de nombreuses réminiscences de Basie, Kirby, Prima ou Callaway. Leur exécution est parfaite. Quel travail ! Quel métier ! Les rares solos des  « vents » sont tous de bonne facture et les parties de piano, tant en accompagnement qu’en solo, de Jean Marc-Montau sont remarquables. On appréciera ici, mieux qu’avec les Gigolos, toutes les qualités de Jean Marc. Enfin Stéphane Roger est  efficace dans tous les morceaux et le nouveau, Laurent Vanhée à la contrabasse, fait déjà preuve d’un sacré talent ! Retenez son nom, vous entendrez  parler de lui. J’ai particulièrement aimé How Deep Is Your Love, bien swing avec un beau solo de Claude Braud, Walk On The Wild Side, superbement chanté par Christophe Davot et se terminant  par une collective bien emmenée  par Michel Bonnet, Hôtel California, doté d’un superbe arrangement de Marc Richard à la Basie, Don’t Know Why, pour l’ensemble du morceau et le bon solo de Michel Bonnet. Un bel essai de diversification, aux frontières du jazz, qui vaut beaucoup mieux que beaucoup de production actuelle dites « de jazz ».
Jean-Marie HUREL - JAZZ CLASSIQUE