Nous voilà déjà au volume 8 d’une série dont chaque pièce semble indispensable par AB5 Magazine

Saluons Patrick Frémeaux pour avoir confié à Jean Buzelin, un vrai spécialiste éclairé, la réédition de l’intégrale des enregistrements de cette chanteuse hors du commun. Nous voilà déjà au volume 8 d’une série dont chaque pièce semble indispensable. Riche en apparitions publiques en églises et dans des shows TV triés sur le volet, 1957 ne fut pas une année faste au plan discographique pour Mahalia qui n’a enregistré que 5 faces cette année là, toutes écrites par son amie Doris Akers. Elle est accompagnée entre autres par Mildred Falls, la pianiste la plus sous-estimée de l’histoire du gospel. Ces faces sont en tempo lent à médium, solennelles et très recueillies sauf Lead on Lord Jesus bien enlevé. Suivent 3 faces de 1958, assez conventionnelles, gravées à Hollywood pour le film « Saint Louis Blues », avec Pearl Bailey, Billy Preston et Nat King Cole. Précisons que Jackson montrait beaucoup de réticences à accepter de chanter en dehors d’un cadre strictement religieux, mais en 1958, après Hollywood, elle tire un parti inattendu de deux faces enregistrées avec Duke Ellington : Come Sunday et The 23rd Psalm. Puis elle est invitée au festival de Newport, sa première réaction est de refuser, mais elle finit par accepter sous conditions et, là encore, le Mildred Falls Trio lui construit un écrin sonore qui lui permet de déployer tout son talent ; en fait il y a 5 faces live à Newport et 7 faces en studio à New York et les superbes Didn’t it rain et Walk over God’s Heaven, swingants à souhaits. Vivement le volume 9.
Par Robert SACRE- AB5 MAGAZINE