Elle chante avec une férocité de grand fauve Les plus grandes chanteuses par Jazz Mag-Jazzman

Comment ne pas citer Mahalia Jackson parmi nos « historiques », tant elle incarne à elle seule cette puissante ferveur de l’église noire qui a si profondément marqué les grandes chanteuses noires et qui constitue finalement le seul critère excluant pour toute la partie du jazz vocal actuel qui fait problème aux puristes ? On retrouve d’ailleurs ici Mahalia Jackson au sommet de la première partie de son œuvre enregistrée, celle que le label Apollo destinait au public noir, avant que la grosse production de Columbia ne l’entraîne vers un chant spirituel d’une indéniable grandeur mais beaucoup plus policée. Bien que l’on y trouve déjà sa grande complice, la pianiste Mildred Falls aux côtés de l’organiste Herbert J. Francis, elle chante avec une férocité de grand fauve qui n’avait d’égale que – dit-on – sa pugnacité en affaires, les désordres de sa vie sentimentale et une présence scénique charnelle dont les déhanchements la firent condamner par les fidèles les plus prudes et adorer par les plus fervents.
Par AS – JAZZ MAG-JAZZMAN