Pour danser, difficile de faire mieux et plus simple. par On-Mag

Le troisième CD (part. II) de cette anthologie des musiques de danse (deux fois dix volumes) est consacré au boléro. Pathos et emphase pour des chansons d’amours malheureuses, de passion trahie, ce sont les caractéristiques de cette danse sensuelle lente apparentée à la rumba, au mambo, au son, caribéens comme elle, qui est née à Santiago de Cuba au début du siècle, à partir de la contredanza (contredanse) du XVIIIe siècle, elle-même descendante des country dances britanniques, selon Alejo Carpentier. Les modèles archiconnus, ce sont « Besame mucho », « Historia de un amor », « Quizas, quizas, quizas » ou « Frenesi ». Des succès qui ont fait plusieurs fois le tour de la planète et qui continuent à le faire. Ils sont interprétés ici, avec seize autres, par les chanteurs à voix de velours qui en ont fait le symbole même de l Amérique latine du Nord (Mexique, Cuba, Porto-Rico + Miami), Boby Capo, Antonio Machin, Lucho Gatica, Bienvenido Granda, le trio Irakitan, Daniel Santos et les chanteuses ensorcelantes qu étaient Toña la Negra, Adelina Garcia ou Olga Guillot qui, comme son nom ne l’indique pas, était cubaine. Bien sûr, certains trouveront ces airs populaires sucrés, pleurnichards, mais c’est justement l’excès de grandiloquence qui permet d’écouter les boléros au deuxième degré. Et de les trouver bien moins larmoyants que les blues, les torch songs, les fados, ou les chansons d’Edith Piaf ou de Berthe Sylva. Et puis, pour danser, difficile de faire mieux et plus simple.
par Michel BEDIN - ON-MAG