« Chaudement recommandés » par Jazz Magazine-Jazzman

Les faces Savoy du quintette avec Miles se terminent. Ce dernier commence à assimiler son rôle, un rôle longuement répété (comparez les prises de Bluebird). Mais tout au long de l’année 1947 – le coffret commence en décembre – ça s’est bien débridé, la technique (sur Bird Gets the Worm, il faut bien), les idées, l’angularité bop toujours un peu ingrate mais d’une ingratitude qu’il sait se faire pardonner par l’élégance du placement et du son. Au sein des Metronome All Stars qui ferment ce chapitre le 3 janvier 1949, on le confondra avec Dizzy Gillepsie et Fats Navarro. Entre-temps, le quintette  revient  deux fois en Studio (John Lewis et Curly Russel remplaçant Duke Jordan et Tommy Potter) où il enregistre Constellation, Parker’s Mood, Perharps, Marmaduke… Mais il donne aussi à la radio (avec Tadd Dameron, puis Al Haig au Royal Roost) ce que l’on peut considérer comme son apogée, l’entente des deux souffleurs avec Max Roach atteignant une sorte d’idéal. Le 25 décembre 1948, Kenny Dorham s’est emparé du pupitre de trompette. Le « petit nouveau » a deux ans de plus que Miles et ne se laisse guère intimider par le tumultueux Be-Bop signé Dizzy. Et quoi d’autre ? Deux plages produites par Norman Granz en décembre 1947 : Bird en quartette avec avec Hank Jones, Ray Brown et Shelly Manne, Repetition avec un grand orchestre arrangé par Neal Hefti et rejoint par Bird à l’impromptu. Un an plus tard, Parker est de retour chez Granz avec l’orchestre de Machito. Vu l’état de l’édition, ces chef-d’œuvre ainsi réussis (dans un boîtier bien encombrant pour 3 CD) et commentés par Alain Tercinet sont chaudement recommandés. Franck BERGEROT – JAZZ MAGAZINE-JAZZMAN