« Un brillant legs patrimonial » par Jazz News

Souffrant du machisme jusque dans sa chair (par la brutalité de certains amants), du racisme et du peu de considération que l’époque prêtait aux artistes, Little Piano Girl eut à mener un triple combat : elle le fit avec distinction, et pugnacité. Née en 1910 à Atlanta, Mary Elfreida Scruggs, certes émérite et brillante pianiste, spécialiste mondialement reconnue du stride, elle ne cantonna pas pour autant son talent à la virtuosité. Compositrice pour Louis Armstrong ou Benny Goodman, et arrangeuse de quelques fameuses pièces de Duke Ellington, elle tint également salon et rassembla auprès d’elle dès les années 1950 les jeunes turcs du jazz moderne (Monk, Gillespie, Bud Powell). Elle démontra par la suite son attachement au be-bop au sein d’un ensemble exclusivement masculin ! Sauvée des ravages de la drogue et autre alcoolisme par sa conversion au catholicisme, Mary Lou Williams sut tout au long de sa carrière faire évoluer un art, enraciné dans le blues, au gré des rencontres (l’une de ses dernières apparitions en public fut en 1979 en duo avec Cecil Taylor). Ce triple coffret, brillant legs patrimonial, en rappelle toute la richesse, grâce à des plages où croisent Andy Kirk, Floyd Smith ou Don Byas, et sa contemporanéité. Christian LARREDE – JAZZ NEWS

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THE FIRST LADY IN JAZZ 1927-1957