« Un grand poète et un grand romancier » par Daily-Books

« Les Misérables, Notre-Dame de Paris doivent sans doute au cinéma d’être connus, Hernani aussi dans sa version Montand/De Funès/Oury et Demain dès l’aube… vous a peut-être valu une bonne note en récitation. Mais en dehors de Gavroche, Cosette, Jean Valjean, Esmeralda et de Léopoldine que vous reste-t-il de Victor Hugo ? Avec ces 7 CDs et la lecture intelligente de Jacques Gamblin, voilà de quoi vous rappeler qu’il est à la fois un grand poète et un grand romancier. Par « lecture intelligente » j’entends une lecture qui ne donne un ton particulier à la voix pour marquer le relief de l’action ou l’importance de la situation que lorsque c’est absolument utile. Toutes les théâtralisations sont justifiées. Pour le reste du texte, il est lu comme par vous. Non comme quand vous lisez à haute voix mais quand vous lisez simplement en silence. Et c’est là que le style d’Hugo fait merveille. D’une part, comme il veut prouver quelque chose au lecteur, il lui impose des séquences dramatiques, des successions d’actions rapides et « violentes », des passages héroïques. Et l’on sait qu’il excelle à cet « exercice ». Tout comme il sait décrire les choses et les gens pour traduire une ambiance utile à l’action ou simplement réaliste. Enfin, vous pourrez constater – la voix de Gamblin aide – qu’il glisse des formules lapidaires qui font mouches, des formules « façon leçon de morale » du genre « Qui sait mener une barque, sait mener une femme. » Attention, ne vous méprenez pas, le choix de cette phrase ne signifie pas que j’adhère au propos. Elle montre d’abord la mentalité de l’époque. Une époque marquée par l’importance de l’industrialisation, l’utilisation croissante de la vapeur et des machines. Une époque où l’on s’affronte « religieusement » à ce propos. Le héros de ce roman est Gilliatt un solitaire qui offrira sa vie à celle qu’il aime. N’oubliez pas que par le biais d’Hernani et de sa célèbre bataille (Théophile Gauthier en fut un combattant célèbre) Hugo fut le chef de file des Romantiques. »
Par Noé GAILLARD – DAILY-BOOKS