MISTINGUETT

MISTINGUETT (Jeanne Bourgeois, 1875-1956) interprète

Elle prend des leçons de danse, de musique et de chant (!) et débute dans des revues au Trianon-Concert en 1895. À partir de 1897, elle est à l’Eldorado et, pendant dix ans, gravira petit à petit les marches du succès. En 1908, dans une revue aux Bouffes-Parisiens, elle impose son type de “petite môme des faubourgs” et dévoile ses jambes qui impressionnent le tout-Paris. En 1909, elle crée au Moulin Rouge la valse chaloupée avec Max-Dearly. Elle joue également la comédie au théâtre avant de devenir la vedette des Folies-Bergère avec pour partenaire un certain Maurice Chevalier. Après la guerre, son succès s’amplifie à partir de “Paris-Ki-ri” au Casino de Paris (1918). Elle devient, à 45 ans, la meneuse de revues n° 1 et crée, dans chacune d’elles, des airs qui font date et qu’elle va commencer à enregistrer. Au Casino de Paris : “Paris qui Jazz” (Mon homme, son premier disque, 1920), “Paris en l’air” (J’en ai marre, 22), “En douce” (22), “Bonjour Paris” avec Boucot (24). Quand elle quitte le Casino, c’est pour se retrouver au Moulin Rouge : “La Revue Mistinguett” (25), “Ça c’est Paris” (26), “Paris qui tourne” avec Jean Gabin (28). Elle retrouve le Casino de Paris avec “Paris-Miss” (29) mais elle doit commencer à partager les revues avec une nouvelle venue : Joséphine Baker. Mais, avec son abattage légendaire, Mistinguett ne cède pas de terrain, et c’est “Paris qui brille” (31). Puis elle retrouve les Folies-Bergère avec “Folies en Folie” (C’est vrai, 33) avant de réintégrer le Casino : “Féerie de Paris” avec Reda Caire (Je cherche un millionnaire, 38) pour ses 65 ans, “Bonjour Paris” (41). Lorsqu’elle n’arpente pas les plus grandes scènes parisiennes, Mistinguett, devenue vedette de music-hall internationale, est en tournée aux Amériques (à deux reprises). Elle a fait quelques films, dont un seul parlant : “Rigolboche” en 1936 avec la chanson Oui, je suis de Paris. Après la guerre, elle passe encore à l’ABC en 1949 et quitte définitivement la scène à l’âge de 78 ans.       

Avec sa voix de casserole, ses “belles gambettes“ et son accent parisien, Mistinguett représente à merveille le mythe de la Ville Lumière tel qu’il est perçu dans le monde entier. Aussi indéboulonnable que la Tour Eiffel, elle brille à jamais sous les projecteurs de l’éternité.

Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO MISTINGUETT)

Voir CD Le Front Populaire (FA 049), Paris (FA 5018), La Banlieue (FA 5094), CMH 30, 31, 34, 36.