Roots of Mambo par Télérama

"Parfois la virtuosité en grand orchestre prend le dessus, parfois les percussions se déchaînent, relayées par des onomatopées à l’énergie délirante (magnifique Manteca, de Gillespie)."  Eliane AZOULAY - TELERAMA

"Nombre de géants du jazz se sont essayés aux joies du cubop (contraction de Cuba et bebop). Souvent en s’emparant de l’inusable Marchand de cacahouètes, proposé ici dans une magistrale version orchestrale de Duke Ellington et dans une craquante adaptation, enrouée comme il se doit, de Louis Armstrong. Le fameux Caravan est aussi en vedette avec trois interprétations (deux de Duke Ellington, une de Dizzy Gillespie) passant de la sensualité la plus lascive à la plus explosive. Tout ce double album est du même tonneau, qu’on en reste aux jazzmen américains ou qu’on s’intéresse aux Cubains, hélas réduits à la portion congrue, hormis le grand Machito, présent sur sept titres. Parfois la virtuosité en grand orchestre prend le dessus, parfois les percussions se déchaînent, relayées par des onomatopées à l’énergie délirante (magnifique Manteca, de Gillespie).
Bien sûr, on peut pinailler sur le titre du coffret et les explications du livret : seraient appelés mambo (ou latin jazz) tous les alliages de musiques afro-cubaines et de jazz. Il est vrai qu’au milieu du XXe siècle le cinéma (n’oublions pas les torrides déhanchements de B.B. dans Et Dieu créa la femme) s’est emparé de ce mot aux consonances exotiques (« qui danse le mambo se sent une star », disait Tito Puente, curieusement absent ici). Mais il reste que le mambo, comme le danzón et le cha-cha-cha, est né à Cuba d’une déclinaison des figures de la contredanse européenne." Eliane AZOULAY - TELERAMA