C’est Stéphane Carini qui raconte lui, et de double manière avec une anthologie en deux CDs et une très précieuse monographie, la belle et trop courte histoire écrite par Henri Crolla. Que ce soit à côté de Jacques Prévert ou Yves Montand, Martial Solal ou Maurice Vander, pour le cinéma qui lui offrait probablement de belles perspectives, Henri Crolla était génial. Sa technique incroyable et protéiforme, la délicatesse et l’intelligence de ses accompagnements, la volubilité d’une inspiration jamais bavarde et suprêmement élégante, pouvaient le pousser à occuper une place comparable à celle de Django Reinhardt. Sa disparition alors qu’il venait de passer la quarantaine l’en empêcha, même s’il reste les disques sur lesquels cette sélection resserrée mais éloquent s’appuie parfaitement.
Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS