Accordéon, Musette Virtuoses à Paris 1944-1954 par Jazz Magazine

Pour cette troisième anthologie chez Frémeaux, Dany Lallemand prend le relais du regretté Didier Roussin, hélas sans sa capacité à créditer les accompagnateurs. Les premiers accordéoniste de la série sonnent bien corny aux yeux de l’amateur de jazz pour qui les choses sérieuses commencent avec La Rabouine de Louis Ferrari, monument de la valse swing probablement accompagné par le guitariste Didi Duprat, et avec les folles angularités de Volubilis d’Emile Carrara (que ressuscitera la Campagnie des musiques à ouïr). Après-guerre Gus Viseur et surtout Tony Murena renoncent au jazz au profit des musiques typiques, cédant parfois aux pires penchants de l’accordéon populaire. Et seul le trop rare Charley Bazin l’ose encore sur After You’ve Gone. C’est Jo Privat, sous influence manouche et accompagné des frères Ferrety, qui reprend le flambeau de la délicate et ingénieuse valse swing (Mystérieuse, Valse Fantôme). Suivent son exemple Freddy Balta (Parlons notes), Marcel Azzola (la très moderne valse-jazz Règlement de compte co-signée avec Baro Ferret), Gilbert Roussel (Croix de Malte), Fernand Verstraete (dont La Boogie-valse laisse deviner quel excellent tromboniste de jazz il est par ailleurs), Joss Baselli (Où sont-ils donc ?), Maurice Vitenet (qui reprend le délicieux Deux minutes à Milan de Privat) et le tout jeune Louis Corchia (Sentiments). La plupart de ces faces étaient inédites en CD, voire en LP. Franck BERGEROT - JAZZ MAGAZINE