D’excellents enregistrements d’un maître du piano par Jazz Classique

« Claude Bolling avait déjà, en 1966, enregistré des rags (Original Ragtime – Philips 849.454) et, en 1968, des boogies (Original Boogie Woogie – Philips 844.910). Nous avons ici deux nouvelles sessions de ragtime (1977) et boogie (2003). ... » Christian DECLUME – JAZZ CLASSIQUE

« Claude Bolling avait déjà, en 1966, enregistré des rags (Original Ragtime – Philips 849.454) et, en 1968, des boogies (Original Boogie Woogie – Philips 844.910). Nous avons ici deux nouvelles sessions de ragtime (1977) et boogie (2003). En ce qui concerne les rags, Claude Bolling a choisi des morceaux différents de ses précédents enregistrements. Sur un excellent piano, il joue avec une grande précision des chefs-d’œuvre comme le fameux Carolina Shout de James P. Johnson (qu’il aborde dans un tempo voisin de celui du maître dans son enregistrement du 15 août 1944 avec Eddie Dougherty, plus rapide que la version 1921 ou le rouleau de la même année) ou My Pet de Zez Confey et The Jazz Master de Billy Mayerl. Ces deux derniers morceaux sont d’une grande difficulté, la virtuosité et la maîtrise de Bolling sont impressionnantes. Deux rags sont des compositions de Bolling (Modernistic Rag, qui ouvre le CD, est particulièrement réussi). Quelle composition originale que Pastime Rag 3 d’Artie Matthews ! Bien que ce ne soit pas un rag, Claude Bolling nous offre son interprétation (phrasé, tempo plus lent) du célèbre In A Mist de Bix Beiderbecke. Délectable ! Pour les boogies, Bolling reprend quatre titres (dont trois compositions personnelles) de la session de 1968, qu’il complète par deux nouvelles compositions et un Sweet Georgia Brown très original. On admire la maîtrise du pianiste (3/4 6/8 Boogie) et sa parfaite assimilation du genre. Le texte du livret, rédigé par Jean Christophe Averty, donne tous les renseignements nécessaires sur les compositeurs, leurs œuvres et l’interprète. D’excellents enregistrements d’un maître du piano à déguster par petites touches car le genre reste limité dans sa forme expressive, même s’il est traité à la perfection et s’il nous offre les reflets d’une époque où le jazz était encore en gestation. » Christian DECLUME – JAZZ CLASSIQUE