DUBAS MARIE

DUBAS, Marie (1894-1972) interprète

Après des études d’art dramatique au Conservatoire, elle débute au théâtre. Elle prend ensuite des cours de chant et, en 1917, commence une carrière de chanteuse au Perchoir où elle reste trois ans et à la Cigale. Elle s’oriente alors vers l’opérette et la revue (“Dans un fauteuil” en 21, puis “Paris en l’air” en 22 au Casino de Paris). Marie Dubas joue dans diverses opérettes de Guitry et Hahn, Lehar, Offenbach, est de la revue “P.L.M.” aux Bouffes-Parisiens avec Dranem mais, fin 1926, elle est victime d’une défaillance vocale. Pendant sa convalescence en Egypte, elle recommence à chanter (Lise, Ça fait peur aux oiseaux, Mais qu’est-ce que j’ai ?), enregistre L’Amour est un jeu et remonte sur scène en 1927. Elle se consacre alors au tour de chant : à l’Olympia (où elle triomphe avec Pedro), Chez Fysher, à l’Eldorado et à l’Empire où elle crée, en 31, Le Doux caboulot de Carco. Son succès est rapide et la chanteuse retrouve le Casino de Paris avec “Paris qui charme” (29), les Folies-Bergère et autres grands music-halls. De nouveau au Casino de Paris, Marie Dubas est la vedette de “Sex-appeal Paris 32” et de “La Joie de Paris” (33). Elle inaugure ensuite la formule du récital aux Théâtre des Champs-Élysées en 1933. Jusqu’à la guerre, elle ne quitte plus les grandes scènes : Alhambra, Bobino, Européen, ABC… En 1939, elle est en Amérique du Sud. Rentrée provisoirement en Zone libre, elle se réfugie en Suisse. Marie Dubas revient à Paris en 1945 à l’ABC puis, l’année suivante, chante au Théâtre de l’Étoile. Elle est à l’Olympia avec Damia en 1955 et interrompt sa carrière en 1958.  

Marie Dubas n’aimait pas enregistrer et sa courte discographie ne donne qu’une faible idée de ses talents qui s’exprimaient sur scène où elle évoluait comme une comédienne et se démenait sans compter, refusant le micro. Elle avait chanté Mon Légionnaire et Le Fanion de la Légion – son dernier disque publié en 37 – avant Édith Piaf qui, lors de ses débuts, allait la voir chaque soir à l’ABC et a reconnu lui devoir beaucoup. Malgré le peu de documents qui témoignent de son art de diseuse, Marie Dubas reste, à la suite d’Yvette Guilbert, son “modèle“, une des grandes figures de la chanson française.

Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO MARIE DUBAS)

Voir CD Marie Dubas (FA 053), Amour, Bananes et Ananas (FA 5079).