GILLESPIE DIZZY

GILLESPIE, John “Dizzy” (1917-1993) Trompette, chant, compositeur et chef d’orchestre.

"Après avoir pris des cours de trompette, il entre à 18 ans dans l’orchestre de Teddy Hill avec lequel il vient en Europe en 1937 (à Paris au Moulin Rouge). En 1939-41 il est avec Cab Calloway et en 1942-43 avec Earl Hines chez qui il rencontre Charlie Parker, Sarah Vaughan et Billy Eckstine qu’il suit lorsque le chanteur monte son propre big band en 1944. En 1945, Dizzy est de toutes les réunions improvisées du Minton’s et des clubs de la 52e Rue de New York en compagnie de Parker, Bud Powell, Milt Jackson, des bassistes Oscar Pettiford et Ray Brown, et du batteur Max Roach. Il enregistre avec son quintette les premières faces historiques du bebop. En 1946, il tente, avec l’aide de l’arrangeur Gil Fuller, l’aventure d’un grand orchestre bop qu’il présente en Europe en 1948. Malgré ces concerts mémorables, Dizzy doit dissoudre son big band en 1950 et ne dirige plus que de petites formations qu’il emmène dans des tournées avec succès, reconstituant occasionnellement un big band lors de quelque grand festival et effectuant de nombreux enregistrements au sein des compagnies les plus diverses.
Personnage haut en couleur des scènes du jazz où il stupéfiait le public lorsqu’il gonflait ses joues pour faire jaillir des sons inouïs de sa trompette coudée avec une rapidité confondante, c’était aussi un chanteur très drôle qui prolongeait Cab Calloway. Dizzy Gillespie a aussi été le premier à injecter les rythmes afro-cubains dans le jazz et le bebop. Virtuose d’exception, il a su, grâce à son sens de la communication, rendre accessibles des musiques difficiles, jouant, avec un succès presque égal, un rôle comparable à celui de Louis Armstrong vingt ans avant." Jean Buzelin © Frémeaux & Associés

« Dizzy Gillespie fut l’un des premiers à réussir une authentique fusion entre jazz et musique afro-cubaine (Caban Be, Cubana Bop date de 1947). Tout au long de sa carrière, il a décliné et développé ce concept, tant en petite formation ("Jambo Caribe", Limelight) qu’en grand orchestre, s’assurant de la collaboration des meilleurs spécialistes du genre : Lalo Schiffrin, Patato Valdez, Ray Baretto, José Mangual, Candido Camero ("Afro", Norgran)… Trompettiste virtuose, chez d’orchestre et arrangeur inspiré, chanteur désopilant, Dizzy Gillespie fut aussi le compositeur de thèmes devenus des classiques, comme Dizzy Atmosphere, A Night in Tunisia, Anthropology, Groovin’ High, Manteca… (…). Sans doute ne le répéterons-nous jamais assez : sous ses airs farfelus, Gillespie a eu une influence considérable sur l’histoire du jazz et donc, plus généralement, de la musique moderne. On se permettra, pour conclure, de citer deux phrases d’Alain Gerber : "Dizzy était trop facile à aimer, aussi ne fut-il pas apprécié à la mesure de ses mérites. On traite avec condescendance les génies de proximité". On ne saurait mieux dire. » Patrick Pommier – Jazz Magazine.

                                                                                   © FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO DIZZY GILLESPIE)

Voir CD Dizzy Gillespie, The Quintessence, FA 224 ; Charlie Parker, The Quintessence, FA 225.