JOUFFA FRANCOIS


FRANçois jouffa
de la culture rock a l'ethnomusicologie


Des musiques ancestrales pour le 3ème millénaire enregistrées par François Jouffa
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François Jouffa, journaliste, homme de radio et de télé, cinéaste, est aussi, on le sait moins, un grand voyageur qui enregistre à travers le monde, depuis déjà 50 ans, de la musique dite vivante mais en voie de disparition. Ce « chasseur de sons » tient particulièrement à préserver les chants et musiques des peuples les plus menacés par une occidentalisation à outrance.
Ses « collectages », qui ont été publiés chez plusieurs éditeurs sur une quarantaine d’albums (33 tours puis CD) consacrés aussi bien à l’Asie qu’à l’Amérique latine, étonnent toujours ceux qui ne connaissent François Jouffa que par ses émissions ou ses livres sur le blues, le rock & roll ou la pop music (ainsi son « Histoire du Rock » de mille pages aux éditions Tallandier en 2008). Il avait été, en effet, dans les années 60, l’interlocuteur français privilégié des Beatles, Rolling Stones, Bob Dylan, etc., et bien sûr de tous les chanteurs français, yéyés compris.

Rock et musiques du globe sont pourtant intimement mêlés. Il avait suffit de quelques notes de sitar classique indien dans une chanson des Beatles, au milieu des années 60, pour que toute une génération s’intéresse aux origines des sons de notre culture. Le jeune public brancha alors ses oreilles aux quatre coins du monde.

A cette époque, les grandes firmes discographiques développèrent chacune une collection de « musiques extra-européennes » aux chants étranges venus d’ailleurs. C’était le bon temps de l’éclectisme et l’on trouvait, près de la chaîne Hi-Fi d’un étudiant ou d’un jeune cadre, aussi bien des disques pop que de l’ethnomusique, nom pompeux donné alors à la musique folklorique sur galettes en vinyle.
Au début des années 80, la première crise du disque aidant, les multinationales sabordèrent leur catalogue de folklore (ainsi que, pour certains, leur catalogue classique). Cela ne se vendait pas assez ou, plutôt, cela se vendait moins et donc cela rapportait moins que la variété du Top 50 en 45 tours.
Enfin, dans la décennie suivante, vint l’explosion du compact-disc. Quelques petits labels se spécialisèrent. Et, surprise, le public en demanda, en redemanda. Grâce aussi à un nouvel engouement pour toutes les musiques réactualisées dans l’expression « World music ». Les sons, dans la rock music comme dans la variété, flirtèrent de nouveau avec l’Orient, l’Afrique et l’Amérique latine.

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Accompagné de sa femme Sylvie Jouffa, photographe, François Jouffa s’est donné pour vocation de voyager en enregistrant des musiques rares qui s’adressent à tous. Il n’est pas question de concurrencer les travaux des spécialistes du CNRS ou du Musée de l’Homme, par exemple, dont les enregistrements sont passionnants mais réservés à un petit nombre de chercheurs. Il n’est pas question non plus d’enregistrer des musiciens étrangers arrachés à leur civilisation et amenés par avion jusqu’à des studios parisiens ultra modernes, comme d’autres le font : il manque, dans ces disques-là, l’imperfection qui est l’expression humaine de l’âme des artistes quand ils évoluent dans leur milieu naturel.
François Jouffa aime faire partager ces musiques traditionnelles, populaires, religieuses, qu’il a lui-même enregistrées dans des villages, dans les jungles, le long des rizières, aux flancs des Andes ou de l’Himalaya. De la musique joyeuse ou triste, toujours authentique mais malheureusement destinée à disparaître plus rapidement qu’on ne l’imagine.

Frémeaux & Associés est fier d’accueillir le travail de François Jouffa en l’accompagnant de livrets explicatifs conséquents : Sri Lanka, Chine, Tibet, Viêt-nam, Népal, Mexique, Pérou, Bali, Corée, Cuba....
                               Patrick FREMEAUX
© FREMEAUX & ASSOCIES BIOGRAPHIE
                         (BIO FRANCOIS JOUFFA)




[...] François Jouffa a sillonné Bali, la Thaïlande, le Viêt-nam, la Birmanie, le Triangle d'Or. A chaque johnny_sylvie_f.j._fte_de_la_bire_strasbourg_05.08.65.jpgretour, il produit un album de musique ethnique, accompagné de notes de voyage. Une activité peu rémunératrice, qu'il aimerait prolonger au micro: « Plutôt que de raconter pour la centième fois ma nuit avec Dylan, je pourrais faire une émission passionnante sur le voyage, les musiques et les gens que l'on découvre. Sur la route, on croise des backpackers (routards) passionnants, des Kerouac d'aujourd'hui. J'ai proposé l'idée, mais personne n'en a voulu jusqu'à présent... » Mais, pour la plupart, Jouffa reste le spécialiste des yéyés, le biographe de Johnny, le gentil animateur de Vinyl Fraise. C'est celui-là qu'Europe 1 a décidé de mettre au clou avec ses photos, la moquette orange à l'étage de son duplex, le petit combi VW marqué du sigle Peace and Love qui décorait son bureau. Enlever Jouffa d'Europe, c'est un signal très clair: la station de la rue François-Ier fait sa mue de fin de siècle, et personne n'est à l'abri, les voix historiques pas plus que les autres. « Ce n'est même plus une page qui se tourne, a conclu un journaliste venu voir la dernière de Vinyl Fraise, c'est la fin du livre. »

Guillaume BARA - LIBERATION
© Libération

Crédits photos :
1 : © Photo Radio France
2 : ©  Sylvie Jouffa
3 : © X D.R., collection François Joufa