« L’esprit manouche » par Best

Ben oui, Latcho Drom fait du jazz manouche, c’est à dire du Django, puisque le talentueux bonhomme possède selon toute évidence l’apanage du style. Difficile donc d’être foncièrement original dans le genre, en jouant sur les mêmes grattes que Django, en foutant des plans violons à la Grappelli partout et en ne reniant nullement de surcroît, les influences suscitées… Passons outre, donc, cette source d’inspiration quasi intarissable – il n’y a qu’un seul Django, mais il a beaucoup d’enfants – pour nous intéresser aux compos proprement dites. La Verdine est un album qui s’écoute du début à la fin avec un égal sourire : les standards sont exécutés on ne peut mieux, et les titres personnels montrent sans contestation possible des musiciens créatifs, compétents, qui ont chopé l’esprit manouche comme on chope un cancer, c’est à dire de façon définitive et profonde ! L’amateur du genre un tant soit peu tolérant ne pourra détester cette réunion de chenapants, qui vous baladent les oreilles au travers de mélodies au swing aussi efficace qu’un tremblement de terre. Charles LEGRAVERAND-BEST