« L’essentiel de sa carrière est enfin disponible » par Classica

Un grand ancien tout d’abord : Michel Warlop, émouvant violoniste mort d’épuisement à 36 ans en 1947. En deux CD soigneusement sélectionnés par Daniel Nevers, l’essentiel de sa carrière est enfin disponible, des faces avec les Grégoriens de 1933 à la dernière séance sous son nom en novembre 1945. Ses compositions pour son septuor à cordes ou Modernistic font amèrement regretter sa précoce disparition : son engagement constant, y compris dans des contextes contraints (il s’est entre autres produit avec Line Renaud et Charles Trenet), le lyrisme lunaire de ses phrasés, la relative douceur de ses attaques n’ont pas vraiment d’équivalent dans le jazz : il faudrait évoquer Johanna Martzy. C’est Guy Lafitte, autre grand du jazz en France, qui a dit ce qu’il convient : « Grappelli était fait pour jouer avec Django, Warlop était fait pour souffrir seul ». Jean-Pierre JACKSON - CLASSICA