« L’homme privé et l’homme public, étaient indissociables » par L’Eveil Normand

La balade de Johnny, racontée par son ami Bruno Putzulu. (…)

En quoi la démarche de David Rautureau, dans son roman La balade de Johnny, et sa demande de collaboration avec vous, vous a-t-elle au contraire séduit ?

« Quand David Rautureau a pris contact avec moi, je n’étais pas très chaud. Et puis j’ai lu son roman et j’ai changé d’avis. Lui qui n’a jamais connu Johnny Hallyday a été capable de faire revivre un Johnny plus vrai que nature. Son livre est l’histoire d’une parenthèse dans la vie de Johnny. Il imagine que ce dernier, avant de donner un concert à Nantes dans les années 70, a tenu à revoir sur place un copain de régiment, Jean-Claude. Il va passer trois jours avec lui. Ils vont parler ensemble, s’écouter, se taire, Johnny fera à manger à son copain… David Rautureau, qui ne connaissait pourtant pas personnellement Johnny mais était fan de lui, a parfaitement réussi à retranscrire le vrai Johnny. Et c’est pourquoi j’ai accepté de prêter ma voix à son roman. »
Vous qui l’avez bien connu, il était comment, le « vrai Johnny » ?
« Très simple. Souvent silencieux. Impassible aussi. Quand je passais du temps avec lui, je me demandais parfois : « Mais à quoi pense-t-il ? ». Chez lui à Marnes-la-Coquette où je passais parfois quelques jours, on regardait des films ensemble, sans rien dire, il me prenait la main. Je pense que la vraie personnalité de Johnny ne se dévoilait en fait qu’un peu et seulement dans des moments vrais tels que ceux qu’on peut passer en petit comité. Johnny avait besoin de ces moments-là parce qu’à l’inverse il vivait beaucoup de moments surfaits, au contact de la foule, et ceci depuis qu’il avait 14 ans. Il aimait aussi ces moments au contact de la foule et consacrait d’ailleurs beaucoup de temps à ses fans mais il appréciait aussi ceux plus calmes. Ceci, je l’avais constaté dès que nous nous sommes connus. C’était sur le tournage d’un film en Espagne. Il était partagé entre le calme qu’il appréciait et le public qui lui manquait. Et quand il retrouvait ce public et ses habits de lumière, il était transformé. Ces deux facettes de Johnny, l’homme privé et l’homme public, étaient indissociables et ceci, David Rautureau l’a très bien compris et retranscrit. »
Par Serge VELAIN – L’EVEIL NORMAND