« L’inventivité du discours musical » par Jazz Mag-Jazzman

Si, en ce milieu des années 1950, le rock’n’roll n’avait pas encore pointé le bout de son nez sur le Vieux Continent, on peut dire sans exagérer que Lionel Hampton en fut le prophète, comme en témoignent ces enregistrements explosifs de ses premières tournées européennes. Au fil d’un show qu’on imagine parfaitement rodé, Hamp et ses hommes égrènent thèmes fédérateurs (l’inusable Flyin’ Home) et riffs bluesy propulsés par le puissant backbeat de batteur Wilford Eddleton, invitant à la danse et à la fête sans pour autant oublier l’inventivité du discours musical, au fil de solos de vibraphone dont la luxuriance mélodique et la logique implacable évoqueraient  presque Jean-Sébastien Bach. De l’art déguisé en divertissement, à moins que ça ne soit l’inverse ? Le public, lui, ne semble pas se poser la question, tout occupé qu’il est à applaudir, trépigner et encourager les musiciens de chorus en chorus. PR – JAZZ MAG-JAZZMAN