« Le jazz en action » par Jazzmag-Jazzman

Les programmes de rééditions ont gâté les amateurs de VO ces dernières années, avec des rééditions très détaillées de bandes originales, longueurs comprises. Car ce qui fait merveille à l’écran ne satisfait pas forcément l’écoute sans image. En outre, ces rééditions étaient généralement réservées à ce que l’on considère comme l’âge d’or de la VO jazz. Signée Alain Tercinet, tout à la fois cinéphile et jazzfan érudit, cette anthologie ne retient qu’un titre par film et ne boude certes pas cette époque, mais remonte à 1929 avec les musiques de Curtis Mosby et Paul Witheman, respectivement pour les films Hallelujah de King Vidor (orchestre noir) et The King of Jazz de John Murray (orchestre blanc). Le premier des 3 CD intitulé « Le jazz en attraction » permet d’entendre Mae West avec Duke Ellington dans Belle of Nineties (1934), Benny Goodman dans Hollywood Hotel (1937), Slim Gaillard et Slam Stewart dans Hellzapoppin’ (1941), jusqu’à Ella Fitzgerald dans Pete Kelly’s Blues (1955) et Louis Armstrong dans Five Pennies (1958). Si l’on revient en 1950 au début du deuxième CD intitulé « Le Jazz en action » avec la musique d’Alex North pour Elia Kazan, on comprend que l’on change d’époque et que le jazz à l’écran change de fonction sous la direction de Leith Stevens, Shorty Rogers, Elmer Bernstein, Henry Mancini, Johnny Mandel, John Lewis, Duke Ellington au Freddie Redd. Le troisième CD, « Le Jazz et les écrans noirs français », couvre les deux époques en ouvrant avec Ray Ventura en 1932, mais fait la part belle aux années 50 avec Sidney Bechet, John Lewis, Miles Davis, Henri Crolla, Stan Getz, Christian Chevallier, Martial Solal, André Hodeir, etc. Les plus érudits d’entre vous voient déjà les images, mais ils y trouveront eux-mêmes aussi matière à découvertes, ne serait-ce qu’à la lecture des notes de Tercinet. Alfred SORDOILLET-JAZZMAG /JAZZMAN