« Le style inimitable et original de Diddley » par ABS

Le premier coffret (FA5376) couvrait le période 1955-1960 et les débuts de Diddley avec Billy Boy Arnold, Otis Spann, Little Walter et consorts. Ici on a repris 63 faces gravées entre son départ de Chicago pour Washington DC en 1959 et où il utilise son home studio pour graver ses morceaux et 1962 qui marque son retour dans les studios Chess de Chicago (avec entre autres Lafayette Leake au piano). Le style inimitable et original de Diddley imprègne toutes ces faces, au point même de créer un effet répétitif dommageable au plaisir d’écoute, et on est quasi tout au long en plaine folie rock’n roll, mais comment résister au drive et au charme de face r&b comme Better watch yourself ou Prisoner of love (avec Otis Spann) du début de cette période (1960). Puis il y a la période western avec la série Gunslinger avec Whoa mule, Cheyenne, Workin’man (et des chœurs obtrusifs !). On retourne aussi une brochette de faces hyper sentimentales qui dégoulinent de guimauve (Somewhere,…), des faces à connotations « politique » avec quelques morceaux inspirés par l’Afrique (Congo, Watusi bounce) dans le cadre de la lutte pour les droits civiques des Noirs dans les années 60 auquel se rattache aussi le fameux You can’t judge a book by looking at the cover et son appel à Mr Kruschev en plaine guerre froide. Quelques blues rehaussent le décor (The soup maker, Call me). Bruno Blum, l’auteur de la compilation et des notes de pochette, trouve que Diddley est un excellent chanteur, personnellement je nuancerais cette appréciation, la voix est parfois forcée, presque tonitruante (Can you shimmy ?) style qui passait mieux je pense dans les années 60 que maintenant, sauf auprès des fans inconditionnels. Pour le reste, il y a les grands succès populaires Ride on Josephine, Pills, Quick draw, My babe, I can tell, etc… qui raviront tous les admirateurs de Bo Diddley. Robert SACRE – ABS