« Le temple parisien pour les amateurs de chabada et de shuffle » par Jazz Magazine

Un joyeux fourre-tout rassemblé autour d’un fil conducteur, la danse dont le Caveau de la Huchette est resté depuis l’immédiat après-guerre, le temple parisien pour les amateurs de chabada et de shuffle. Un temple sur lequel le cinéma a su braquer ses caméras, de « Les Tricheurs » à « La La Land ». On y croise évidemment Dany Doriz (vib), patron depuis 1970, avec Milt Buckner, Bill Coleman, Duffy Jackson et Georges Arvanitas, Bob Wilber, Wild Bill Davis et Sacha Distel, Marcel Azzola, ainsi qu’à la tête de ses formations (du quartette au big band). On y entend Maxim Saury, résident de 1955 à 1968, et les plus grandes têtes d’affiche du lieu : Lionel Hampton et son big band, Memphis Slim accompagné de l’indéfectible Michel Denis (dm), Claude Bolling recréant « Fireworks » en duo avec Roy Eldridge, Sam Woodyard prêtant son shuffle à Jean-Paul Amouroux, Scott Hamilton, Marcel Zanini, Claude Luter… Si les gardiens de la tradition font bonne figure autour de Marc Laferrière, Daniel Sidney Bechet et Olivier Franc, ils côtoient la génération des rénovateurs (Claude Tissendier, Michel Pastre et son Charlie Christian Project, Eric Luter) et les modernes (Marc Fosset). Le livret laisse entendre que tout est enregistré au Caveau, ce que confirme l’ambiance « live » mais l’on surprend quelques plages apparemment faites en studio, notamment cette satire contre les dangers de la télévision chantée par le grand farceur du jazz français, Mac-Kac.                     Par Alfred SORDOILLET – JAZZ MAGAZINE